Longue audience pour courtes avancées

| sam, 16. juin. 2012
Jeudi après-midi, le procès de la route des Tertsons, à Cerniat, a vécu une nouvelle audience au château de Bulle, dans une ambiance pour le moins électrique…


PAR CHRISTOPHE DUTOIT


Enfin, serait-on tenté de dire. Après avoir fait la une des journaux régionaux pour son volet médiatico-polichinelle (tout le monde se souvient de la sortie menottée de Julien Coissac lors de la dernière assemblée communale de Cerniat, lire La Gruyère du 10 mai 2012), l’affaire dite des Tertsons a vécu un nouvel épisode, jeudi à Bulle, avec la tenue d’une énième audience devant le Tribunal civil de la Gruyère.
Dans l’étouffante salle des mariages du château, les acteurs de ce procès se sont assis autour de la grande table, comme lorsqu’on lave son linge sale en famille. D’un côté, le président Philippe Vallet, son greffier et ses deux juges. De l’autre, les quatre parties en présence. A savoir la commune de Cerniat, maître d’ouvrage de la route des Tertsons, représentée par son syndic Pascal Andrey; Julien Coissac, propriétaire du Chalet St-Joseph desservi par ladite route; François Audergon, du bureau technique à son nom, et l’entreprise JPF Constructions SA, qui a effectué les travaux.
Durant plus de trois heures et demie (sans pause), le président Vallet et les avocats des parties ont interrogé les deux principaux protagonistes. Ils ont tous posé des questions d’une précision chirurgicale, très techniques et pointilleuses, pour bien situer chaque pièce de ce puzzle d’une effroyable complexité. Pour tenter de déterminer les responsabilités de chacun dans la «non-conformité» de cette route, à laquelle Julien Coissac a participé financièrement.


Souvenirs de 2003-2004
Premier sous le feu des questions, Pascal Andrey a souvent répondu par un «je ne me souviens pas, Monsieur le président» très laconique. Il faut dire que la plupart des interrogations remontent aux années 2003-2004, au moment où Henri Buchs était encore syndic de Cerniat et Pascal Andrey à la tête des dicastères des finances et des routes.
Visiblement mal à l’aise dans cette atmosphère pesante, le premier citoyen de Cerniat a eu de la peine à donner des explications spontanées, ce qui a eu l’heur de fortement déplaire au président Vallet, qui ne s’est pas fait prier pour le lui signifier.
A l’inverse, Julien Coissac a fait valoir ses talents de rhétoricien hors pair, à tel point que le président du Tribunal lui a demandé d’arrêter de parler par périphrases et de répondre clairement aux questions. Dans ce climat délétère, les avocats Dominique Morard (représentant Cerniat) et Bruno Charrière (représentant Julien Coissac) ont également échangé quelques passes d’armes vindicatives, souvent en aparté. Ces crêpages de chignon ont exaspéré le président Vallet, qui a fini par taper du poing sur la table en lâchant un «tonnerre de Brest» digne des plus belles tempêtes du capitaine Haddock.
Finalement, cette longue partie de ping-pong verbal – des «verbiages» a osé le président – aura surtout servi à affûter les atouts de chacune des parties avant les futures audiences (la prochaine n’a d’ailleurs pas été fixée). Quant au fond de la discorde, il faudra toute la perspicacité des juges pour démêler ce prodigieux embrouillamini.

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