PAR KARINE ALLEMANN

Un mois quasiment jour pour jour avant le départ pour Londres, Ludovic Chammartin a fait le plein de points et de confiance. De retour d’un stage de préparation au Brésil, le poids léger du JC Romont a décroché un podium lors du tournoi Coupe d’Europe de Prague, samedi. «J’y suis allé sans grand objectif, si ce n’est pour me tester et pour me mettre en confiance», raconte Chammartin, de retour de République tchèque dimanche soir.
Objectif atteint pour le Romontois, qui n’avait pourtant pas inscrit Prague au programme. «L’idée de départ était de participer au tournoi Grand Chelem de Rio. Mais, pour moi, perdre du poids pour atteindre les – 60 kg en plein stage d’entraînement était trop compliqué. C’est pourquoi, avec le staff, nous y avons renoncé.»
Chammartin n’allait toutefois pas regretter le déplacement, même si les choses avaient mal débuté pour lui… «Au moment du tirage au sort, excepté Ludwig Paischer, vice-champion olympique, tous les favoris étaient dans mon tableau.» Mais la présence des meilleurs s’est révélée positive pour le Romontois, contraint à de solides performances. «Au premier tour, j’ai battu le Britannique McKenzie, qualifié pour les JO. J’ai pris un waza-ari, j’en ai marqué un par la suite, puis j’ai enchaîné par une clé de bras.»
Après une victoire «assez nette» au deuxième tour face au Néerlandais Oomen, Chammartin s’est retrouvé face à un os, en l’occurence l’Allemand Englmaier, classé autour de la 14e place au ranking mondial. «Sur une attaque de ma part, les arbitres m’ont donné vainqueur par ippon, puis ils ont modifié le point en waza-ari. Le combat a donc repris et j’ai dû le gérer jusqu’à la fin.»
Qualifié pour la demi-finale, Chammartin s’est alors imposé face au Suédois Sundstroem, un adversaire qui lui convient bien, puisqu’il l’avait déjà battu à Prague, en finale, en 2006. Ce qui n’est le cas de l’Autrichien Paischer, que le Romontois retrouvait en finale. «Il a un style que je déteste. Sa technique m’empêche d’attaquer et, du coup, je prends des pénalités pour manque de combativité. C’est ce qui s’est passé une fois de plus. J’ai perdu sans pouvoir combattre. C’est frustrant.»
Reste que le résultat d’ensemble est plutôt positif. «J’ai pu marquer pas mal de points. Alors, si je regrette d’avoir perdu une fois de plus contre Paischer, je suis heureux d’avoir battu McKenzie et Englmaier, deux outsiders sérieux aux jeux Olympiques.»
Visiblement, le stage au Brésil lui a fait le plus grand bien. «Je n’ai affronté quasiment que des gauchers. Ce qui est une bonne chose, car j’ai souvent eu du mal contre ce type de combattants, alors qu’ils sont toujours plus nombreux dans ma catégorie.»
Avec les meilleurs à Barcelone
Si Ludovic Chammartin va s’entraîner entre Fribourg et Brugg cette semaine, il partira ensuite pour Barcelone, où il participera à un nouveau stage très relevé. «Tous les judokas qui préparent les JO seront là-bas. Si les deux prétendants au titre ne vont pas s’entraîner l’un contre l’autre, moi, comme je ne suis pas un des favoris, je n’aurai aucun problème à trouver des sparring-partners!»
Mi-juillet, Ludovic Chammartin effectuera son dernier stage, à Fribourg cette fois-ci. Puis ce sera le départ pour Londres, le 25 juillet. Où il sera en lice le lendemain de la cérémonie d’ouverture, soit le samedi 28 juillet. Au fait, la pression monte pour le judoka? «Franchement, pour le moment, je me sens très bien. Les entraînements sont bons. Et puis, je n’ai pas encore été chercher mon matériel pour les Jeux, ni mon nouveau kimono. Peut-être que ça viendra à ce moment-là. Car, pour l’instant, je prépare Londres comme une autre compétition.»