PAR THIBAUD GUISAN
Dans les Préalpes fribourgeoises, le roi vient de l’Oberland bernois. Urs Jenzer a remporté dimanche le premier Trail event des Paccots. «C’était l’occasion de découvrir une nouvelle région», confie l’habitant de Frutigen.
Et la Veveyse lui a présenté ses plus beaux atours: une boucle de 37 km, reliant les sommets du Niremont, le Moléson, les flancs du Teysachaux et Corbetta. Le Bernois de 42 ans a avalé les 2300 mètres de dénivelé en 3 h 16’40. Arrivé avec plus de vingt-cinq minutes d’avance sur ses poursuivants, le vainqueur a même pu éviter les grosses gouttes de pluie tombées dans l’après-midi. «J’ai couru à mon rythme sans regarder la concurrence.»
Urs Jenzer fait un très bon ambassadeur de la nouvelle course veveysanne. Car cet employé de banque, qui s’entraîne entre cinq et six fois par semaine, est loin d’être un inconnu. Deux fois deuxième des 100 km de Bienne (en 2005 et en 2006), il s’est aussi classé trois fois dans le top 10 du Marathon de la Jungfrau (Interlaken-La Petite Scheidegg, 42 km pour 1830 m de dénivelé). L’an dernier, il a terminé 13e en 3 h 21’20. «Je viserai 3 h 20 cette année», dit-il.
Charmeysan reconverti
Derrière le marathonien de Frutigen, Patrick Fragnière s’est classé meilleur régional aux Paccots. Le menuisier de Charmey, 27 ans, a terminé 7e en 3 h 55’23. L’ancien gardien de football – il a notamment défendu les buts de La Roche/
Pont-la-Ville en 2e ligue et fêté une promotion en 3e ligue avec Charmey – s’est reconverti dans les sports d’endurance. «Avec le foot, je souffrais aux adducteurs. C’est ma 4e année de course à pied.»
Patrick Fragnière a disputé ses trois premiers trails l’an dernier: à Verbier, à la vallée de Joux et en Ardèche. «J’aime ces longs efforts. Il faut bien se préparer, mais aussi écouter son corps et gérer son alimentation.»
Le Gruérien, qui s’entraîne entre trois et quatre fois par semaine, a pris son pied aux Paccots. «J’ai couru seul les vingt premiers kilomètres. A mi-course, j’ai bien géré l’ascension du Moléson et j’ai rattrapé pas mal de monde. Les jambes étaient bonnes, même si j’ai souffert dans les derniers kilomètres.»
Sur les sentiers, Patrick Fragnière profite de sa saison de ski-alpinisme (100000 m de dénivelé). Fin avril, il s’était d’ailleurs lancé sur la Patrouille des glaciers (arrêtée à Arolla) avec son frère Vincent Fragnière et Stéphane Bussard. «On visait un temps sous les huit heures.» Ce sera peut-être pour 2014.
En attendant, le Charmeysan a prévu de s’aligner, cet été, sur le Trail de Verbier, puis sur le moyen parcours du Trail du Mont-Blanc (112 km, 7150 m de dénivelé positif, entre Courmayeur et Chamonix).
Bulloise sur le podium
Du côté féminin, le Trail event des Paccots a permis à une Bulloise de se mettre en évidence. Béatrice Brasey termine 2e en 4 h 29’22, derrière la lauréate Juliette Blanchet (Aigle, 4 h 26’11). «Ce n’était que du bonheur! La crête du Moléson était le plus beau moment, même si elle se mérite.»
Cette secrétaire de 45 ans a commencé la course de montagne il y a quatre ans. «Avant je disputais des manches de la Coupe La Gruyère et de la Coupe fribourgeoise, mais je préfère la montagne. Sur les trails, l’ambiance est plus sympa. Les coureurs sont solidaires et s’encouragent sur le parcours.»
En avril dernier, Béatrice Brasey a disputé l’Ultramontée du Salève: une épreuve qui consiste – ça ne s’invente pas – à effectuer le plus de montées possibles du sommet en six heures, en redescendant en téléphérique. Fin août prochain, la Bulloise disputera la Petite Trotte à Léon: une boucle de 290 km partant de Chamonix (pour 22000 m de dénivelé) à effectuer en moins de 138 heures en duo ou en trio.
On l’a compris: pour les meilleurs, le Trail des Paccots a servi de galop d’échauffement.
----------------
Ils étaient près de 500
Malgré de petits défauts de jeunesse – balisage perfectible notamment – cette première édition du Trail des Paccots a été une réussite. L’épreuve organisée par le magasin Universal Sport a failli dépasser la barre des 500 participants. Finalement… 499 coureurs se sont inscrits. Au total, 375 participants ont été classés (148 sur 37 km, 227 sur 19 km), tandis que 44 personnes ont terminé la randonnée non chronométrée de 15 km (850 m de dénivelé).
A l’avenir, le président du comité d’organisation Lionel Berteau et son équipe ambitionnent de faire de leur course une classique. TG
Ajouter un commentaire