«Nous avons gagné le respect des autres»

| jeu, 19. jui. 2012
Deuxième épisode de notre série consacrée à la préparation estivale des sportifs de pointe avec Delphine Monnier la basketteuse de Vuadens, qui vient de terminer sa campagne européenne avec l’équipe de Suisse.

PAR KARINE ALLEMANN

Le gros de sa préparation estivale est derrière elle. Dimanche, Delphine Monnier et l’équipe de Suisse de basket ont disputé en Pologne le dernier match de leur campagne européenne, entamée le 13 juin et conclue par une défaite 64-51 (bilan total six défaites et deux victoires). Samedi, l’étudiante de Vuadens, 21 ans vendredi, n’est pas entrée en jeu. Convoquée à six reprises sur les huit matches disputés, la basketteuse gruérienne n’a joué que trois petites minutes. «Mais être au contact des meilleures joueuses de Suisse m’a permis de progresser», explique Delphine Monnier. Qui quittera Elfic Fribourg pour Bâle à la fin de l’été, où elle poursuivra son apprentissage de joueuse de LNA tout en effectuant un séjour linguistique.

Delphine Monnier, quel bilan peut tirer l’équipe de Suisse de cette campagne européenne?
Depuis la réunification des divisions A et B en qualification, nous avons l’occasion de nous mesurer à de grandes équipes, comme la Serbie, le Monténégro ou la Pologne, des pays où le basket est important. Après, on savait que ce serait difficile. La plupart de ces joueuses sont professionnelles. Elles ont beaucoup de potentiel et de talent. De notre côté, excepté deux professionnelles, une semi-pro et deux joueuses qui évoluent dans une uni américaine, nous sommes toutes étudiantes. Mais notre coach Milenko Tomic a été content de nous. Contre chaque équipe, nous avons pu rivaliser, au moins un moment. Alors, si nous n’avons battu que l’Estonie, nous avons au moins gagné le respect des autres.

Que manque-t-il à l’équipe de Suisse pour faire mieux que «tenir»?
Du banc! Notre coach a pu aligner quelques minutes les plus jeunes de l’équipe, mais cela ne suffit pas. Nos adversaires sont meilleures que nous, plus grandes et plus physiques. Les contenir en défense demande un effort incroyable à celles qui sont sur le terrain. Le championnat a duré jusqu’au 16 mai, la pré-paration a donc commencé très tard. Et puis, plusieurs joueuses ont des examens universitaires à passer pendant cette période. Le problème se situe surtout au niveau de la récupération.

Vous n’avez été que peu alignée. Qu’est-ce que vous apporte ce deuxième été avec l’équipe nationale?
J’ai progressé, c’est clair!  Pouvoir me mesurer tous les jours aux meilleures joueuses de Suisse est une belle occasion. Mais c’était dur, car, en deuxième partie de saison, je n’ai quasiment pas joué en club, en raison d’une blessure au pied. A l’entraînement, il fallait être à fond tout le temps et ne jamais baisser les bras. Mentalement, il a fallu m’accrocher.

Pourquoi partir pour Bâle dès cet été?
Au bout d’un moment, il faut se rendre compte que le basket n’est pas le plus important. Moi, je veux entrer à la HEP et, pour cela, je dois avoir un bon niveau d’allemand. Je voulais donc partir une année en Suisse allemande. Sur les deux équipes alémaniques (Bâle et Lucerne), c’est à Bâle que je connaissais le plus de joueuses, ainsi que la coach. En plus, durant toute l’année, j’aurai la possibilité de faire un stage dans une école primaire et je pourrai loger juste au-dessus de l’école.

Bâle sera sans doute moins ambitieux qu’Elfic ces deux dernières saisons (champion de Suisse 2011 et vice-champion 2012). Espérez-vous obtenir davantage de temps de jeu?
La saison dernière à Fribourg, j’aurais sans doute déjà augmenté mon temps de jeu (n.d.l.r.: 12 minutes par match avant sa blessure). On ne sait jamais comment va se dérouler une saison. Maintenant, je vais arriver dans une nouvelle équipe, où il y aura peut-être moins de concurrence. Mais je devrai quand même commencer par me faire une place. Après, on verra.

Quel sera l’objectif de Bâle cette saison?
Actuellement, il y a pas mal de mouvements dans les équipes de LNA. Notamment chez les deux finalistes Hélios et Elfic. Et puis, en Suisse, son rang au classement peut vite varier selon le niveau de sa joueuse étrangère. Alors, difficile de faire des pronostics aujourd’hui. Je pense qu’avec Bâle nous devrions avoir les moyens de figurer dans le groupe de tête.

Quel est votre programme cet été?
Je m’offre une semaine de vacances au Paléo. Ensuite, je pars à Bâle pour un camp de musique pendant une semaine, histoire de me faire un peu d’argent. Le 12 août débutera mon stage à l’école primaire. Pour l’instant, je ne connais pas la date de la reprise des entraînements de basket. Mes deux derniers mois ont été bien chargés et je n’ai pas eu de contact avec mon entraîneure bâloise. La reprise se fera sûrement fin août. D’ici là, comme toutes les joueuses de LNA, j’ai intérêt à m’entraîner un peu. Sinon, la reprise est trop douloureuse (rires).

La préparation estivale, est-ce une période que vous appréciez?
Pas vraiment! J’ai toujours détesté aller courir. Je préfère jouer au basket dehors. Mais ce n’est pas le même effort, alors je dois m’y mettre. Mais, comme la plupart des sportifs, j’attends le début de la compétition avec impatience. S’entraîner un mois ou un mois et demi sans match, c’est long!

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