PAR VALENTIN CASTELLA
Mercredi soir, 19 h. Le rendez-vous est fixé au «centre d’entraînement» du Club de lutte de la Gruyère, dans la grange des frères Pharisa, à Estavannens. Dans l’antre de ces anciens émérites lutteurs débarquent trois jeunes garçons. Il s’agit d’Augustin Brodard, de Johann Borcard et de David Barras. Sous l’œil amusé de Dominique et Paul Pharisa, les trois compères prennent la pose. Ensemble, ils représentent l’éclosion de la nouvelle génération régionale. Une volée qui étonne par sa réussite. A 18 ans seulement en effet, ils ont déjà tous décroché leur première couronne. C’était à Cressier, en juin dernier, à l’occasion de la Fête cantonale fribourgeoise.
«Une surprise» selon les intéressés, qui ne l’est pas pour Paul Pharisa, tout heureux de voir que son sport favori est toujours bien représenté dans la région: «Ce n’est pas fréquent de voir des jeunes arriver si vite à ce niveau. Mais ils semblent plus malins que nous dans leur manière de lutter. Et ils s’entraînent beaucoup. C’est très positif.»
De belles surprises
Les compliments du Gruérien font sourire les jeunes lutteurs, aussi réservés les uns que les autres. Ils pourraient pourtant se permettre de rouler les mécaniques. Car tous les trois ont dominé le canton et même la Romandie lorsqu’ils évoluaient en juniors. Aujourd’hui, c’est une autre histoire, malgré leurs trois séances d’entraînement hebdomadaires. Les petits jeunes sont confrontés à des hommes. «Nous manquons encore de force par rapport à certains lutteurs, explique David Barras. C’est pour cette raison que j’ai été très surpris d’être couronné cette année déjà.» A l’image du maréchal-ferrant de La Roche, ses compères semblent aussi étonnés de leur succès précoce. «Le saut entre les juniors et les actifs est énorme, analyse l’ébéniste de Grandvillard Johann Borcard. Parfois, on ne peut pas rivaliser au niveau physique.» Encore trop légers, les compères ne possèdent pas (encore) la morphologie typique d’un combattant. «Beaucoup de jeunes arrêtent à notre âge pour cette raison, complète le Rochois Augustin Brodard, qui défend les couleurs du club de Haute-Sarine. On essaie alors de compenser par notre technique et notre vitesse.»
Un nouveau statut
Une manière de lutter qui semble leur convenir à merveille, surtout depuis cette saison. Les résultats aidant, les trois lutteurs ont maintenant un autre statut en compétition. Désormais, ils se savent attendus. «Avant, nous luttions sans pression, se souvient le constructeur métallique Augustin Brodard, également couronné lors de la Fête valaisanne. Maintenant, on ne peut plus perdre contre n’importe qui.» «On doit gagner face à un non-couronné», complète Johann Borcard.
Autre changement constaté cette saison: les attentes placées en eux. «Dans la région, la lutte est un sport suivi et important, lance David Barras. Et nous sentons bien que tout le monde est content que des jeunes commencent à réaliser de bons résultats. Nous sommes conscients qu’il y a des attentes.»
Cette saine pression, les trois athlètes semblent plutôt bien la gérer pour le moment. «De toute manière, nous avons déjà réussi notre saison en décrochant une couronne», reprend David Barras. Il leur reste pourtant plusieurs échéances importantes, à l’image de la fête organisée ce week-end à Riaz. «On luttera à la maison, devant des spectateurs qui nous connaissent, explique Augustin Brodard. C’est très motivant.» Dimanche, les trois lutteurs espèrent bien s’illustrer, comme l’avait fait David Barras l’année dernière en terminant deuxième.
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Plus de 240 lutteurs présents à Riaz
La Fête régionale de lutte organisée à Riaz par le Club de la Gruyère se déroulera dimanche aux alentours de la salle polyvalente. Cette année, 82 lutteurs actifs seront présents au rendez-vous. Une participation qui réjouit le président du club Roger Chammartin. «Nous avons enregistré beaucoup plus d’inscriptions que d’habitude. Normalement, nous accueillons une cinquantaine de lutteurs. C’est très positif.» En plus d’une belle participation, la Fête régionale de Riaz devrait être d’un très bon niveau. «Excepté Stefan Zbinden, qui ne s’est pas inscrit, la plupart des meilleurs lutteurs romands seront de la partie, reprend Roger Chammartin. De plus, plusieurs couronnés du club invité d’Am Mythen pourraient combattre pour la victoire finale.» Les fers de lance régionaux devraient également tirer leur épingle du jeu.
La relève bien présente
En plus des 82 lutteurs actifs présents, 162 garçons se retrouveront en lice dimanche à Riaz. «Notre fête fera office de dernière manche de sélection pour la troisième Fête fédérale des jeunes, qui sera organisée du 24 au 26 août à Hasle-Entlebuch.»
Le début des luttes est prévu à 8 h (jusqu’à 12 h). Puis, les festivités reprendront à 13 h 15, alors que la passe finale devrait se dérouler aux alentours de 16 h 30. «Nous devrions tenir les délais, précise Roger Chammartin. Car, cette année, nous avons augmenté le nombre de ronds de sciure.» vac
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