Bicubic, la salle d’une région depuis une décennie

| sam, 28. juin. 2014
Retour sur les dix ans de spectacles au Bicubic. Monique Bruegger, responsable de la programmation raconte. Présentation de la nouvelle saison.

PAR ANGELIQUE RIME

Bicubic fête sa dixième saison culturelle. Vous êtes arrivée en 2007 et êtes la coordinatrice culturelle et administrative depuis 2008, quel est le spectacle qui vous a le plus marqué?
Le Cirque invisible de Victoria Chaplin et Jean-Baptiste Thierrée, en 2008. Bicubic était la première salle à les accueillir dans le canton, peut-être même en Suisse romande. Ce spectacle a été un déclencheur, il a attiré un public hétéroclite. Des gens qui n’avaient jamais mis les pieds à Bicubic ont poussé les portes de la salle.

En dix ans, comment la programmation a-t-elle évolué?
Il y a eu des changements de cap dus aux différentes personnes qui ont travaillé à la programmation. J’y suis depuis six ans et avec le comité de l’Association Bicubic, nous avons travaillé pour que le public apprivoise cette salle.
Nous privilégions les spectacles romands de tous les genres artistiques. Les thématiques légères et accessibles, qui ne rebutent pas les gens. Bicubic est une salle généraliste. Le but est de toucher autant de monde que possible. Même si, à titre personnel, j’adorerais programmer davantage de spectacles de niche.

Avez-vous parfois peur qu’un spectacle soit un flop?
De moins en moins, car nous cernons de mieux en mieux ce que nous proposons. Toutefois, il arrive qu’il y ait 160 personnes dans la salle, alors que sa capacité est de 450. Au moins, ceux qui sont là sont ravis.
Au fil des années, un noyau de fidèles s’est constitué. Des familles, des groupes de copines prennent l’abonnement. Bicubic est un peu leur stamm.

L’approche des Glânois vis-à-vis de la culture s’est-elle transformée grâce à Bicubic?
Certainement, c’est une offre supplémentaire qui a «titillé» pas mal de monde. Certains ont pris le virus du théâtre. Pour appâter les gens, nous essayons d’avoir des têtes d’affiche, Barbara Hendricks et 120 secondes l’année dernière, par exemple. Mais faire toute une saison culturelle avec ce genre de personnalités n’est pas possible, notamment financièrement.
Reste qu’une frange de la population n’a pas d’intérêt pour la culture. A Romont, il y a aussi une grande population d’origine étrangère, plus difficile à toucher. Peut-être faudrait-il davantage miser sur les spectacles musicaux.

La concurrence avec les autres salles de spectacle a-t-elle augmenté, entre autres avec le lancement des Capucins et l’ouverture d’Equilibre?
Non, la culture est un domaine où l’on ne se rassasie jamais. De plus, ce sont des offres différentes.

Bicubic, ce n’est pas qu’une saison culturelle...
Effectivement, le gros travail réside dans le programme hors saison. Avec notamment les prestations des sociétés locales et les productions externes. Soit au total, une quarantaine de manifestations par année.
Un chiffre stable depuis 2005, qu’il ne serait pas vraiment possible d’augmenter. Nous n’avons pas le personnel nécessaire. Mon souhait serait d’ailleurs d’étoffer l’équipe technique. Pour l’instant, une cinquantaine de manifestations reposent sur les épaules d’une seule personne.

Comment les sociétés locales se sentent-elles à Bicubic?
Petit à petit, elles ont apprivoisé la salle. Au début, lorsqu’une fanfare venait pour son concert annuel, elle nous disait qu’elle n’avait besoin de rien. Puis, au fil du temps, tous ont commencé à utiliser les infrastructures à disposition. Les concerts annuels sont devenus des spectacles. La salle a boosté leur créativité.
Lorsque des sociétés locales se produisent, elles font généralement le plein. Et c’est tant mieux. Bicubic est la salle d’une région. Les fanfares militaires ont également beaucoup de succès. Alors qu’il n’y a jamais une affiche ou un flyer pour annoncer leur venue. Elles surfent sur la popularité des cuivres en Glâne.

Le sport tient aussi une place importante...
Effectivement. Outre les divers championnats le week-end, les soirs de semaine, la grille horaire est pleine pour les entraînements. Cette salle est un plus pour les clubs de la région. L’exposition rétrospective réalisée dans le cadre de l’anniversaire montre bien dans quelles conditions les clubs s’entraînaient avant...

Reste le bâtiment, dans lequel des travaux doivent être entrepris pour améliorer l’accès aux toilettes, aux bars, etc. A l’époque, a-t-on voulu faire un projet au rabais?
Non. Les personnes qui ont porté le projet ont simplement voulu éviter de dépasser les budgets annoncés. Ils ont dû faire des choix. Résultat, nous sommes serrés, quelques mètres supplémentaires seraient les bienvenus.

 

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Les Mummenschanz et Francis Huster en vedettes
Bicubic. L’Association Bicubic a mis les petits plats dans les grands jeudi soir, lors du lancement de la dixième saison culturelle, déclinée sur le thème de l’effervescence. Avec une prestation de la chorale du CO de la Glâne, des discours du préfet Willy Schorderet et du conseiller d’Etat Jean-Pierre Siggen. Mais surtout, en guise de mise en bouche, la présence de plusieurs artistes qui se produiront lors des dix spectacles proposés dès le 4 octobre.

Théâtre
Tête d’affiche de cette dixième saison, le comédien Francis Huster jouera au côté de Davy Sardou, le fils de, dans L’affrontement. Une pièce de Bill C. Davis, où s’opposent deux hommes d’Eglise, un ivrogne irlandais au grand cœur et un séminariste rebelle (le 28 mars 2015). D’autres «légendes» du théâtre, cette fois sans paroles, fouleront les planches de Bicubic: les Mummenschanz et leur spectacle Les musiciens du silence, samedi 2 et dimanche 3 mai 2015.
Mis en scène par le Fribourgeois Julien Schmutz, 12 hommes en colère, de Reginald Rose, porte un «chef-d’œuvre littéraire à la scène». Ce huis clos au suspens implacable met en scène douze jurés devant se positionner sur la culpabilité d’un homme accusé de meurtre. Il sera joué par la compagnie du Magnifique Théâtre le 5 décembre.
La compagnie glânoise l’Au-de l’Astre, qui travaille avec des comédiens en situation de handicap, sera sur scène les 18 et 19 octobre avec Atmosphère, atmosphère. Un plongeon dans des ambiances qui sentent bon la toile et les planches. Enfin, petits et grands trouveront leur bonheur avec Madame K, de la Compagnie demain il fera jour (le 14 mars 2015).

Musique et humour
La note pétillante de la saison sera donnée par Gustav (le 18 avril 2015): un artiste fribourgeois polyinstrumentiste, multimédia, aventurier et suisse alémanique. Pour la première fois, Gustav, accompagné de trois musiciens, présentera son programme Chansons en français. «Ne comptez pas rester assis pendant ce concert», a averti Monique Bruegger, coordinatrice culturelle de Bicubic. Le coup d’envoi de la saison (le 4 octobre) sera donné par le Chœur suisse des jeunes. La formation présentera Ein deutsches Requiem, de Brahms. «Un chant de consolation pour les vivants.»
Délit de cuivre, du Quintet Ad’libitum, mêlera la musique à l’humour le 8 novembre. Composé de six musiciens professionnels, le groupe fera redécouvrir des airs célèbres et hétéroclites, arrangés pour «cuivres, batterie de cuisine et percussions». Le 13 décembre, l’humoriste Antonia dressera un portrait grinçant de la société française.

Performance
Dans Synthesis, la nouvelle création de la compagnie Lumen, acrobates, danseurs et jongleurs communient avec des images de synthèse sur des plages électro. Menée par Nicolas Hesslein, leur seul credo consiste à jouer avec la lumière. «Un spectacle bluffant, qui laisse notre esprit vagabonder», commente Monique Bruegger. Une performance lumineuse et colorée à découvrir le 7 février.


Réservations: www.bicubic.ch ou à l’Office du tourisme de Romont au 026 651 90 51
 

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