L’école de Dardens pose problème au CO et au CS

| sam, 09. Jan. 2016

Pour des questions d’accès, de suppression de places de stationnement et de vente, par l’Etat, de terrains stratégiques, le Cycle d’orientation de Bulle s’est opposé au projet de Dardens. Le Collège du Sud demande pour sa part des explications à l’Etat.

PAR JEAN GODEL


Bulle. Accepté non sans réticences par le Conseil général de Bulle (La Gruyère du 17 décembre 2015), le dossier de l’école de Dardens fait l’objet d’une opposition déposée par… l’école voisine du CO de Bulle. En sa qualité de président de l’Association de communes de la Gruyère pour l’Ecole du cycle d’orientation, le préfet Patrice Borcard s’est en effet vu contraint de recourir à ce moyen.
En cause: l’accès au parking souterrain des trois bâtiments privés qui jouxteront l’école de Dardens – l’école elle-même utilisera le parking de l’école de la Léchère. «Nous n’avons pas été informés que l’entrée des résidents se fera par la rampe d’accès au parking souterrain du CO et du Collège du Sud (CS), ce qui, à raison de 250 mouvements supplémentaires par jour, pose des problèmes de sécurité», explique Patrice Borcard. C’est que cette rampe est aussi utilisée par les élèves piétons du CS, les cyclistes et cyclomotoristes de tout le site, sans parler de la présence de quelques places pour voitures.


Dossier complexe
Architecte de la commune de Bulle, Eric Pichonnaz reconnaît que le dossier est complexe. Ce qui a conduit au lancement d’un mandat d’étude parallèle (MEP). En l’occurrence, précise-t-il, «ce n’est pas à la commune, mais aux futurs bénéficiaires de cet accès d’approcher les propriétaires de la rampe, à savoir le CO pour la chaussée, l’Etat pour les places de stationnement qui la longent.» Or, ils ne l’ont pas fait. Premier couac de communication. Cela dit, cette solution d’un accès commun permet d’éviter deux sorties directes sur la très fréquentée rue de la Léchère.
Mais il y a quelque chose d’autre qui fâche. Dans le cadre de ce MEP, trois bandes de terrain du domaine du CS ont été vendues aux promoteurs du projet de Dardens sans que le Collège du Sud n’en sache rien. Au sein du corps professoral, très remonté, on se demande même si l’Etat n’aurait pas vendu ces 927 m2 à Bulle, qui les aurait ensuite renégociés avec les promoteurs privés.
Or il n’en est rien, assure Eric Pichonnaz: «L’Etat a jugé cohérent de vendre ces trois bandes non valorisables en soi. Mais il les a négociées directement avec chacun des trois partenaires du projet de Dardens, dont Bulle.» En clair, Bulle n’a pas revendu avec profit les terrains qu’elle aurait achetés bon marché à l’Etat. «Ces modifications du Plan d’aménagement local n’ont donné lieu à aucune opposition», fait-il remarquer.


Lettre de mécontentement
Patrice Borcard, cette fois avec sa casquette de président de la commission d’école du CS, a tout de même envoyé à la Direction de l’aménagement, de l’environnement et des constructions (DAEC) une demande d’éclaircissement. «Pour dire mon étonnement et déplorer les conséquences négatives pour les usagers du collège.» Lesquelles? D’abord, l’impossibilité de réaliser un abri à vélos, prévu par le plan de mobilité exigé dans le cadre de l’agrandissement du CS. Il semble même que le responsable de ce projet au Service des bâtiments ait planché dessus plusieurs semaines avant de se rendre compte que le terrain prévu n’appartenait plus à l’Etat…
Par ailleurs, comme la bande vendue à Bulle pour sa nouvelle école accueille à ce jour une vingtaine de places de stationnement, celles-ci vont elles aussi manquer au plan de mobilité du CS. «Il risque même de nous en manquer plus», déplore François Genoud, recteur du Collège du Sud, «si la sortie du parking souterrain privé passe, comme prévu, par notre parking, côté rue de Dardens.» Qui plus est, la future école, implantée au ras de la limite de la propriété du CS, risque bien de rayer quelques places de plus. «Tout cela sans la moindre communication aux usagers», se désole François Genoud.
Eric Pichonnaz le concède, bien que cela ne soit pas de son ressort: «Le Service des bâtiments de l’Etat doit encore régler cette question du plan de mobilité qui, en l’état, ne peut pas être réalisé.» Le canton, que nous n’avons pas réussi à joindre hier, devra-t-il donc créer, à ses frais, de nouvelles places de stationnement?
Une séance de conciliation, avec vision locale, a eu lieu avant Noël, révèle Patrice Borcard. Qui attend toujours une réponse de l’Etat à ses questions envoyées le 20 novembre. «Au CS et au CO, nous n’avons pas vocation à critiquer ce projet d’école, assure-t-il. Mais des raccourcis ont été pris qui ne nous plaisent pas.»

Commentaires

Une étude pour un autre emplacement a-t-il été envisagé? Il semble effectivement que la forte diminution de place de parc dans la zone de la salle de gym du Collège du Sud et de l'école professionnelle soit problématique. Il suffit d'aller voir le matin les places disponibles en haut du Collège et vers la piscine. Je pense que de supprimer petit à petit les zones "utiles" pour de la construction va créé un manque de flexibilité à l'avenir. Je comprends également que la suppression de certaines place de parc rentre dans un plan de mobilité, surtout proche de l'école, quoique à La Tour abandonnée, car le bus ne vient pas à proximité! A mon avis, l'emplacement d'une nouvelle école devrait desservir des quartiers défavorisés par la proximité, comme à la rue de Vevey ou au Terraillet. Y a-t-il une étude en ce sens?

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