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jeu, 30. aoû. 2018
Dans le viseur du Conseil d’Etat: un conseil d’administration de l’HFR plus professionnel. ARCH - J. GENOUD

PAR JEAN GODEL

Le 24 mai dernier, le Grand Conseil refusait d’accorder le caractère d’urgence à cette motion visant à modifier la composition et la nomination du conseil d’administration (CA) de l’Hôpital fribourgeois (HFR). Hier, trois mois plus tard quasiment jour pour jour, le Conseil d’Etat y a répondu, qui plus est favorablement. C’est qu’il s’agit d’«accompagner l’HFR pour lui permettre de sortir de son actuelle crise financière», se justifie-t-il.

Il faut dire aussi que, pour l’essentiel, cette motion signée des députés Pierre Mauron (ps, Riaz) et Nicolas Kolly (udc, Essert), reprend les conclusions du même Conseil d’Etat dans sa réponse à une précédente motion sur le sujet, celle de Markus Bapst (pdc, Guin) et Peter Wüthrich (plr, Domdidier).

«Alors que la motion Bapst-Wüthrich traitait tous les problèmes de l’HFR sans priorités, nous voulons procéder par séquences, se justifie Pierre Mauron: d’abord régler la gouvernance de l’institution, puis le financement de ses infrastructures, enfin le coût de son fonctionnement.»

Propositions reprises

En fait, les propositions du duo Mauron-Kolly ont, pour l’essentiel, été reprises dans l’avant-projet de loi modifiant l’organisation des établissements hospitaliers publics, mis en consultation dès le 8 juin par le Conseil d’Etat. Objectif: avoir un nouveau conseil d’administration dès le 1er janvier 2019 à l’HFR (La Gruyère du 9 juin).

En résumé, le Gouvernement adhère, avec les motionnaires, à l’idée d’une plus grande professionnalisation du CA de l’HFR, d’une réduction du nombre de ses membres et du changement de son mode de nomination. Pour ce dernier point, il propose de s’inspirer des règles prévalant à la Banque cantonale, avec l’instauration d’un comité de sélection.

Il propose aussi la présence d’un député au CA, mais désormais choisi pour ses seules compétences en matière hospitalière. En revanche, il juge que l’Etat pourrait être représenté non plus par son ministre chargé de la Santé et des affaires sociales, mais par un simple «cadre de l’administration cantonale participant aux séances avec voix consultative».

Point de divergence

Voilà un point de divergence majeur avec Pierre Mauron, par ailleurs chef du groupe socialiste au Grand Conseil: «A titre personnel, je souhaite que le directeur de la DSAS soit non seulement présent au CA de l’HFR, mais aussi qu’il le préside. Mais pour le reste, il y a convergence de vues.»

Le Gouvernement propose donc aux députés d’accepter cette motion. Il prévoit ensuite que le Grand Conseil se saisisse de la modification de la Loi sur l’HFR lors de la session de novembre. En cas d’acceptation, son entrée en vigueur interviendrait dès 2019. Pour ce qui est de la suite de l’ordre de marche imaginé par les motionnaires, Pierre Mauron attend du Grand Conseil qu’il s’attaque à la question du financement des infrastructures de l’HFR «sur la base d’une nouvelle motion interpartis qui devra être déposée et acceptée prochainement», annonce-t-il.

Dans le viseur: le nouveau bâtiment de l’HFR site hôpital cantonal. Pour Pierre Mauron, le canton doit le financer au moins à hauteur de 50%. ■


Etat d’esprit qualifié de positif

Sommé de mettre de l’ordre dans ses finances, l’Hôpital fribourgeois (HFR) a élaboré un plan d’action. Pour faire le point, une rencontre a réuni mardi le Conseil d’Etat in corpore et le conseil d’administration de l’HFR, accompagné de son directeur général. «Je suis très satisfait de l’état d’esprit», rapporte le président du Conseil d’Etat, Georges Godel.

Sur les 72 recommandations émises par l’Inspection des finances et rendues publiques cet été (La Gruyère du 14 juillet), le conseil d’administration estime pouvoir en réaliser 40 dans les délais. Les 32 autres nécessitent des clarifications. La concrétisation de ces mesures a été confiée à huit groupes de travail, qui rendront régulièrement compte de l’avancement de leurs travaux. Parallèlement, le conseil d’administration élabore une feuille de route dans les domaines de la stratégie, de la gouvernance, du monitoring, des finances, des économies et de l’efficience pour les années 2018 et 2019, selon un communiqué.

«Le travail commence», se félicite Georges Godel. Cette première séance devrait être suivie de rencontres régulières. Si le Conseil d’Etat se réjouit de cette «ferme volonté de réussir», il attend la mise en œuvre effective des mesures pour offrir un éventuel soutien financier à l’HFR. En mai, il s’était dit prêt à apporter une aide transitoire en contrepartie notamment d’améliorations dans la conduite financière de l’hôpital. «Le Conseil d’Etat n’a pas encore eu de discussions approfondies à ce sujet», révèle Georges Godel. DM

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