UN HOMME PRESSÉ. Fabrice Luchini est au verbe ce que le chien est à l’homme. Les mots et lui sont potes, inséparables, faits l’un pour l’autre, fidèles de A jusqu’à Z. Quand il l’ouvre, ça envoie des phrases qui remuent l’âme, ça joue sur les vocables en insistant sur les finales, ça séduit grâce à des déplacements de voix soupesés. Quand il la ferme, ça résonne encore comme de l’éloquence. Un Mozart de la parole dont la faconde étourdissante n’a d’égal que la vivacité d’esprit. Sauf que là, pas du tout.
Dans Un homme pressé, Luchini bafouille, il balbutie, il s’embrouille. Le jongleur de mots est pris d’aphasie. Et les mots tombent par terre les uns après les autres. Privé de la compréhension et de l’usage linguistique, Luchini n’est plus le même.
Après Tout ce qui brille et Nous York,…