La bise et la poignée de main font partie des rites de salutation ancrés de nos sociétés. Des gestes ordinaires, abolis en ces temps d’épidémie et de distanciation physique. De quoi déboussoler les individus, a remarqué l’anthropologue Fanny Parise, qui mène une étude sur le confinement.
PRISKA RAUBER
Nul contrat de paix qui ne se scelle sans poignée de main. La refuser équivaut à une déclaration de guerre. Ferme, elle pose un homme mais molle, elle le détrône. Un bise effleurée peut marquer une distance autant qu’un baiser appuyé annonce un contact franc. De Judas, il a le goût de la trahison. Le baiser de Brejnev est celui des hommes. Donné par le mafieux, il est signe d’arrêt de mort. Serrer une main ou claquer une bise relèvent d’un contrat social, régissant une part des relations…