10 novembre 2012 à 03:56
Déplacement des arrêts de bus sur la chaussée et création d’une voie de présélection vers l’hôpital: le village de Riaz a revu la traversée de son centre. Lancé jeudi, le test durera entre un et six mois.
Par Thibaud Guisan
Etonnement et un peu de grogne au cœur de Riaz. En cause, la modification de la circulation au centre du village. Depuis jeudi, un îlot a été placé à la hauteur de l’administration communale. La mesure introduit un double changement.
D’abord, une voie de présélection est dessinée pour les automobilistes venant de Bulle désireux de tourner à gauche en direction de l’hôpital (route des Monts). Ensuite, l’arrêt de bus Riaz-Centre est déplacé sur la chaussée. Les automobilistes venant de Vuippens sont soumis au même régime. Ils sont orientés à droite sur l’arrêt de bus. Puis une fois l’îlot dépassé, ils doivent se rabattre sur la voie habituelle, sur leur gauche.
Test d’un à six mois
La mesure est provisoire. «Il s’agit d’un test d’une durée d’un à six mois, expose le syndic de Riaz François Charrière. Il s’inscrit dans la réflexion sur le réaménagement de la traversée du village (Valtraloc). La proposition a été faite par le bureau d’urbanistes, Team+. Au départ, le Conseil communal n’y était pas favorable. Nous craignions une perte de fluidité du trafic. Mais nous avons accepté de faire un test pour voir si nous avions tort ou non.»
Le Service des ponts et chaussée n’a pas imposé la mesure, mais l’a acceptée pour un délai de six mois, indique Corine Rebetez, porte-parole de la Direction de l’aménagement, de l’environnement et des constructions. La décision a été notifiée dans la Feuille officielle du 2 novembre.
Le syndic précise que les aménagements sur la route cantonale n’ont pratiquement rien coûté à la commune, «excepté quelques heures de travail pour la voirie et un peu de matériel».
L’objectif de la mesure? «Comme c’est le cas à Bulle, un arrêt de bus
sur la chaussée a l’avantage de permettre au chauffeur de repartir sans contrainte, explique Christian Jaeger, codirecteur du bureau Team+. Pendant le transbordement des passagers, le trafic s’écoule devant le bus. En redémarrant, le chauffeur ne perd pas de temps à se réintégrer dans la circulation. Le but du test est de voir si les perturbations sont importantes ou pas.» Notamment en termes de file de voitures arrêtées derrière le bus.
Le syndic a entendu une certaine grogne de ses concitoyens. «L’ancien marquage n’a pas été effacé. Ce n’est pas idéal, mais c’est provisoire. Et puis dès qu’on touche aux habitudes des
automobilistes, ça râle très vite.»
Selon le Plan de charge du canton de Fribourg, le trafic journalier moyen s’élève à environ 5600 véhicules motorisés dans les deux sens. Le syndic relève que la mesure aurait l’avantage de freiner les ardeurs de certains automobilistes, sur un tronçon limité à 50 km/h.
Excès de vitesse à la pelle
Du 30 octobre au 3 novembre dernier, la commune a installé un dispositif de mesure en direction de Vuippens. Bilan: sur 22800 véhicules, seuls 8000 roulaient à la limite autorisée. Tandis que 11000 ont été mesurés jusqu’à 60 km/h, 3000 jusqu’à 70 km/h, 166 jusqu’à 80 km/h, 19 jusqu’à 90 km/h et 5 jusqu’à 100 km/h. «C’est beaucoup, 70 mètres après le nouveau giratoire», soupire le secrétaire communal Pierre Morand.
Un radar-test placé du côté de l’hôpital, depuis lundi à 8 h jusqu’à hier à 14 h a même comptabilisé un automobiliste roulant à plus de 100 km/h. «Par contre, depuis l’introduction de la
nouvelle mesure de circulation, la vitesse moyenne est plus proche de 30 à 50 km/h», précise Pierre Morand. Parmi les autres modifications de la traversée de Riaz étudiées, la création d’un giratoire à Champy est prévue à la hauteur de la pharmacie. «Normalement d’ici à 2014», présente le syndic.