Les feux rouges vont faire leur retour

13 février 2014 à 03:47

Les feux de signalisation permettent une bonne gestion du trafic, contrairement aux ronds-points. C’est la raison pour laquelle il est inévitable qu’ils fassent leur retour à Bulle.

PAR PRISKA RAUBER

Eh oui, les feux de signalisation – remplacés par les ronds-points, eux-mêmes remplacés par les priorités de droite – vont à nouveau imposer leur cadence sur les routes bulloises. Pas demain, mais après-demain. «A n’en pas douter, un système de régulation de la circulation devrait être mis en place à la prochaine grande construction génératrice de trafic, lâche Jean Hohl, l’ingénieur de ville. Et il n’y a pas d’autre système connu que les feux lumineux. Ce n’est pas moi qui le dis, mais les études et la technique.»
Une gestion du trafic sera nécessaire, notamment à l’entrée nord de la ville. Depuis la construction du centre commercial Pôle Sud, les tronçons alentour saturent déjà,
entre les véhicules, les bus et les élèves. Et dans ce secteur notamment, des grands développements, il y en aura sous peu: à la Toula, ce terrain de près de 12000 m2 situé en face de la Migros et du Rallye, où la Mobilière prévoit de construire des commerces, des bureaux et des appartements pour 2017. Et puis, le réaménagement du plateau de la gare (70000 m2 de terrain constructible), qui table quant à lui sur la construction de 100000 m2 d’habitations, 20000 m2 de bureaux et 20000 m2 de commerces dans deux lustres.


Vus comme une contrainte
Qu’ils soient rouges, verts ou orange, les automobilistes ont souvent une perception négative des feux, qu’ils voient «comme une contrainte», souligne le spécialiste de la gestion de la circulation Christian Jaeger. Il est l’un des directeurs associés du bureau team+, régulièrement mandaté par la ville pour son concept d’aménagement. «Or, les feux représentent le meilleur outil de régulation de la circulation. Comme avec des robinets d’eau, on peut donner la priorité à certains mouvements, à certains usagers, laisser la priorité aux bus ou aux voitures en fonction de l’heure.»
Alors pourquoi les avoir supprimés – les derniers, au carrefour de la Migros justement et devant Swisscom, ont disparu au début des années 1990 – pour installer des giratoires? «Les giratoires sont devenus à la mode, il y a une trentaine d’années, car les feux de l’époque étaient peu souples. Aujourd’hui, ce sont des outils performants, avec caméra de détection, possible programmation des variations des flux, etc.», indique Christian Jaeger (qui précise qu’il n’est pas en train de plancher sur la mise en place de feux en ville de Bulle).
Des feux permettraient donc d’éviter que le chaos en ville ne se répercute sur les axes extérieurs. «Si tous les véhicules avancent en même temps, ça sature au carrefour suivant, ajoute-t-il. En régulant le flux à l’entrée, derrière, la circulation est fluide.» Un tel système de contrôle d’accès existe dans beaucoup de grandes villes, comme Genève ou Paris.
Avec la disparition prochaine des petits veaux de la Toula et les feux de régulation de flux ou les bus urbains, Bulle s’éloigne de plus en plus de son statut de ville à la campagne.