12 mai 2012 à 04:35
La nouvelle structure des Francomanias laisse une large place aux musiciens suisses romands. Frédéric Recrosio, Catillon et Jo Mettraux ont même droit à la grande scène. Tous les locaux en bref.
PAR CHRISTOPHE DUTOIT
Epheire
(ma, 18 h 30)
Six mois après la sortie de son album Novembre, Epheire aura l’honneur d’ouvrir les feux de cette 12e édition des Francomanias. «Je ressens un énorme plaisir et une jolie fierté de pouvoir jouer la première note du renouveau», affirme le Tourain Frédéric Rody. En effet, l’homme n’est pas un inconnu, puisqu’il a notamment été le responsable des bénévoles du festival… Accompagné du quatuor à cordes Barbouze de chez Fior (emmené par sa sœur Annick Rody), Epheire interprétera les chansons tristes (c’est lui qui le dit) de son très bel album qui doit autant à William Sheller qu’à Michel Polnareff.
Pamplemousse
(Me, 17 h 30)
Auteur d’un EP et d’un album, Pamplemousse jouera une partie de son nouveau répertoire. Ensemble depuis 2004, les cinq multi-instrumentistes oscillent entre le reggae de leurs débuts et une chanson acoustique plus orientée vers le Paris des années trente. «On a fait régulièrement partie du public depuis plusieurs années. C’est un beau festival», avoue Mireille Délèze, l’accordéoniste et chanteuse du groupe de Bussy-sur-Moudon.
Eléonore
(me, 18 h 45)
Un an après la sortie de son album éponyme, Eléonore poursuit la tournée qui l’a vue passer à Voix de Fête ou aux Docks. Dans une formule à cinq («celle qui me fait le plus plaisir sur scène»), la Lausannoise chante ses comptines à mi-chemin entre Barbara et Gainsbourg nourries aux sonorités synthétiques (l’incontournable Dédoublée). En attendant un prochain disque («je me suis remise à écrire, mais comme je fais tous les métiers toute seule, ça prend du temps»), Eléonore est aux anges de se produire à Bulle. «Les Francomanias, c’est une sacrée vitrine, une aura presque plus grande que le Paléo», dit la jeune fille habituée à venir en spectatrice au grand raout gruérien.
Django Dass
(je, 17 h 30)
Après Demiché ou Bizaule (à classer parmi les meilleurs noms de groupe, à notre avis), ils ont adjoint Dass à Django, le prénom du plus grand guitariste manouche de tous les temps. «Nous ne sommes pas très sérieux, notre musique ne se prend pas la tête», résume Patrick Quartenoud, chanteur des bien nommés Django Dass, qui incrustent des textes à eux sur des thèmes de Django (Reinhardt) et ses successeurs. Un détournement de sens qui leur fait chanter Le mécano de chez Renault sur la musique du Poinçonneur des lilas de Gainsbourg.
LiA
(je, 18 h 45)
Après avoir joué récemment en première partie de Dionysos à l’Amalgame d’Yverdon, LiA enregistre actuellement en studio son deuxième album, «une évolution plus rock», selon son chanteur Félicien Donzé. Lui aussi n’est pas un inconnu à Bulle, puisqu’il est déjà monté sur la scène des Francomanias en 2010 avec son autre groupe Ska Nerfs. «J’en garde un très bon souvenir. Il y avait une super ambiance (n.d.l.r.: normal, les BB Brunes jouaient juste après…).»
Catillon
(je, 20 h)
Ce sera la fête, jeudi, pour les Gruériens de Catillon, qui verniront sur la grande scène leur premier album Combien de routes? sorti voilà deux semaines. «On accueillera sur scène les musiciens qui ont participé à l’enregistrement», se réjouit Titi Sottas, chanteur et guitariste, qui trépigne d’impatience de jouer devant un large public. «On a gardé beaucoup d’énergie pour ce concert», dit-il tout en avouant entrer dans un monde «tout nouveau», où il convient de répondre aux interviews, de passer à la télé… Gageons que ce baptême du feu sera chaleureusement reçu par les nombreux spectateurs venus voir Cœur de pirate!
Projet Netton Bosson
(ve, 17 h 20)
Créé l’automne dernier à Ebullition, le Projet Netton Bosson fait halte à Espace Gruyère. «On trouve agréable de pouvoir élargir notre public ici, car ce projet n’est pas évident à exporter», analyse Mike Sciboz, conteur de la prose du peintre riazois. Pour mémoire, le guitariste fribourgeois Steve Fragnière avait mis en musique quatre textes sous la forme d’une douzaine de tableaux, une proposition expérimentale entre spectacle musical, bande-son improbable à écouter jusqu’à son ultime note, une évocation de Nouthra dona di Maortsè belle à chialer.
Pony del sol
(ve, 18 h 45)
Autre fribourgeoise en vue, Gael Kyriakidis présentera son projet Pony del Sol en compagnie de trois musiciens du cru (Sacha Ruffieux à la guitare, Fabrice Seydoux à la batterie et son frère Mathieu Kyriakidis aux claviers). «Je me réjouis de jouer avant Brigitte Fontaine, dont j’aime beaucoup les textes», avoue la jeune femme qui peaufine son album à la maison. «Je travaille comme une sorcière fait sa tambouille. Comme je le fais avec mes propres moyens, il en ressort des choses maladroites et fragiles, un côté imparfait et chaleureux que j’aime bien.»
Mr Dame
(sa, 17 h 30)
Sur la lancée de leur premier album sorti en mai 2011, les Genevois de Mr Dame joueront une partie de leurs nouveaux morceaux qu’ils enregistreront cet automne. «Le premier disque était très tranquille, presque silencieux. En concert, on le joue avec davantage de percussions, avec plus d’entrain», explique le chanteur Gabriel Tejedor, qui a hâte de jouer aux Francos, un festival où «les groupes ne sont pas noyés dans la masse et où le public est susceptible d’avoir déjà écouté quelques chansons avant de venir».
Tyago
(sa, 18 h 45)
Ils ne sont pas nombreux, les musiciens gruériens, à être déjà montés sur la scène des Francomanias à Espace Gruyère. «Je garde un très bon souvenir du concert de Regard du Nord en 2004. Et, en même temps, j’ai un petit regret de ne pas pouvoir jouer à l’Hôtel de Ville», affirme Matthieu Huwiler, chanteur et guitariste de Tyago. Avec son nouveau groupe né en 2011, le Gruérien explore toujours les arcanes de la chanson française acoustique, avec influence tant du côté «du reggae, du jazz manouche, que de la variété dans le sens premier du terme».
Jo Mettraux
(sa, 20 h)
Lui aussi a déjà participé aux Francomanias. En 2010, sous une pluie glaciale, Jo Mettraux avait réuni près de 500 spectateurs devant la scène du festival off, à la place du Marché. «Un souvenir merveilleux», affirme le chanteur fribourgeois, qui se réjouit cette fois-ci de monter sur la grande scène d’Espace Gruyère. «Oui, c’est un événement majeur à mon échelle, une chance et, surtout, un grand plaisir.» Sur la lancée de son deuxième album Sirènes allumées, il aura à cœur de montrer «qu’on essaie de faire de la bonne musique dans le canton». Rodé par une déjà longue tournée, le groupe convaincra sans doute l’auditoire de cette dernière soirée très festive.
Infos: www.francomanias.ch