COMMENTAIRE
30 juin 2017 à 21:49
Simone Veil. Tout le monde y va de son hommage et, pour une fois, l’émotion collective se justifie. Avec le décès de Simone Veil, hier, à quelques jours de son 90e anniversaire, ce n’est pas seulement une ancienne ministre qui disparaît, mais des pans entiers de l’histoire du XXe siècle: rescapée de la Shoah, elle a lutté pour les droits des femmes (et imposé le droit à l’interruption volontaire de grossesse), avant de présider le Parlement européen.
«Icône», «exemple», Simone Veil a vécu debout, regard clair et chignon sévère. L’exemplarité, chez elle, ne se trouvait pas dans un casier judiciaire vierge, mais dans son action. Dans ses yeux d’azur tournés vers le futur et ses promesses plutôt que vers le passé et ses douleurs. «Je ne suis pas de ceux et de celles qui redoutent l’avenir», lâchait-elle le 26 novembre 1974 en présentant à l’Assemblée nationale son projet de loi sur l’lVG. «Cette jeunesse est courageuse, capable d’enthousiasme et de sacrifices comme les autres. Sachons lui faire confiance.» Garder confiance en l’humanité alors que l’on porte sur le bras, tatoué à Auschwitz, le N° 78651, elle est peut-être là, l’exemplarité de Simone Veil.
Eric Bulliard