Et après?

Commentaire

23 février 2018 à 21:21

Votations. Si l’on en croit les sondages, le vent a définitivement tourné. Le 4 mars, l’initiative «No Billag» visant à abolir la redevance audiovisuelle devrait être refusée. Tant mieux. Car sans cette manne, la SSR, mais aussi la plupart des TV et radios locales n’auront aucune chance de survie. En présentant des plans B foireux – mais d’où sortent-ils leurs chiffres? – les initiants ont perdu leur crédibilité. Pas besoin d’être économiste pour comprendre qu’une entreprise qui perd 75% de ses recettes dans les huit mois à venir est condamnée. Se pose désormais la question de l’après - 4 mars. Laissons à cette initiative le mérite de forcer la SSR à se réformer. Elle en a besoin. Mais pas d’inquiétude, avec une redevance qui passera de 451 à 365 fr. dès le 1er janvier 2019, le mammouth va entrer dans une période de glaciation. Comme journalistes, nous espérons aussi que les habitants de ce pays marqueront leur soutien à une information de qualité et qu’ils sont conscients que celle-ci a un prix. Comme pour la formation, la mobilité ou la santé, cette prestation indispensable au bon fonctionnement d’une démocratie ne peut pas être laissée au seul marché.
Ce débat a soulevé une autre question: pourquoi les journaux n’obtiennent-ils aucune aide directe alors qu’ils remplissent cette même mission de service public de leur plein gré? Le 5 mars, quand la SSR et les médias audiovisuels seront sauvés, la question devra être lancée. Car pour la presse aussi, ce sera une question de survie. Jérôme Gachet

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