Une victoire durable

Commentaire

6 mars 2018 à 08:50

Election complémentaire. Gagnante ou perdante, Sylvie Bonvin-Sansonnens? Les deux. Certes, la candidate Verte avait le cœur lourd dimanche à l’Hôtel cantonal, éliminée pour 1500 voix à peine. Mais le plus dur, pour elle, est d’avoir été victime de la stratégie du Parti socialiste, l’allié de toujours, qui a lancé sa propre candidate pour assurer le coup. Motif invoqué: Sylvie Bonvin-Sansonnens n’a pas suffisamment de notoriété et d’expérience pour barrer la route à la droite. Les résultats de dimanche prouvent que le PS s’est trompé à son sujet. Seule à gauche, elle aurait à coup sûr terminé le premier tour en tête et serait désormais une adversaire de taille pour le libéral-radical gruérien Didier Castella. Il paraît même évident, à la lecture des résultats, qu’elle aurait représenté le meilleur atout de la gauche pour sauver son troisième siège au Gouvernement. Cela ne veut pas dire que Valérie Piller Carrard n’y arrivera pas, d’autant que la coalition de droite branle tout autant au manche que l’alliance de gauche. Mais sa tâche s’annonce ardue. On saura dans trois semaines si ce pari incroyablement risqué du PS – et terriblement humiliant pour les Verts – paie ou non. S’ils ne veulent pas avoir la perte de ce siège sur la conscience, les socialistes sont condamnés à gagner. Ce qui est certain, c’est que Sylvie Bonvin-Sansonnens peut se préparer pour 2021. Car, en ce 4 mars, une personnalité politique est née. Une victoire durable pour elle et son parti. Mais revenons au deuxième tour. Entre deux candidats qui n’ont pas grand-chose en commun (gauche-droite, Sud-Nord, femme-homme), le duel s’annonce passionnant. Le ton des débats, très terne jusque-là, devrait monter d’un cran. Passé les considérations tactiques qui finissent toujours pas lasser, ce sont désormais de vrais enjeux politiques qui se posent aux Fribourgeois. Tant mieux. Jérôme Gachet

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