Bien chère Poste…

Humeur

Florence Luy

Florence Luy

12 décembre 2014 à 19:55

Romands. Lors d’un déménagement, à peine sorti des cartons, assureurs et autres prestataires de services se pressent sur le paillasson juste posé. La Poste n’est pas en reste. Un joli dossier intitulé «Homeset» est adressé, par courrier bien sûr, à tout arrivant. Une lettre d’accompagnement vous souhaite de «profiter pleinement de votre nouveau logement». Pour ce faire, La Poste a établi à «votre» intention une sélection d’offres de ses «partenaires», à savoir Ikea, Jumbo et La Poste elle-même. Sans oublier une palette de journaux et revues. A choix dans la caté-gorie «Journaux de l’ouest de la Suisse», le Baselland-schaft Zeitung et Basel… Ou encore pour «Magazines suisses romands», Journal Betty Bossy, Cuisine de Saison, Vinum, Reader’s Digest Suisse et Le Menu… On sait que la Suisse romande n’existe pas, mais on apprend avec La Poste que les Romands non plus. Ces Suisses de langue française qui peuplent six cantons sont sortis des registres. Ou alors, ils ne lisent pas. Au mieux, ne s’informent-ils que sur la cuisine et le vin (associerait-on les Romands aux Français – cliché, vous avez dit cliché?). De ce côté de la Sarine, les aberrations linguistiques donnent matière à s’étonner, voire s’énerver quasi quotidiennement. Là, c’est le marketing d’une entreprise nationale qui devient presque insultant. A l’heure où la presse peine à envisager son avenir, La Poste fait preuve d’un manque de considération évident. Après une hausse des tarifs de distribution des journaux cette année, elle oublie de faire la promotion des titres romands (et tessinois, bien sûr). On a très envie de dire au géant jaune: «Non merci, pas de publicité dans ma boîte.»  Florence Luy