PAR SOPHIE ROULIN
«On dirait une vraie station!» Ces mots, Philippe Gaillard, chef d’exploitation de la Société des remontées mécaniques de La Berra, les a déjà entendus plusieurs fois depuis que les gares aval et amont du télémixte prennent forme. Il faut dire qu’elles en imposent avec leur grande structure faite de métal et de plexiglas. A trois mois de l’inauguration, les travaux vont bon train.
Sur le parking du Brand, le niveau inférieur de la gare de départ ressemble à une bouche grande ouverte avec ses piliers et son couvert de béton. «Cet abri accueillera chaque soir les 80 sièges de l’installation», explique Philippe Gaillard. Au centre de la construction, un escalier qui permettra aux skieurs et randonneurs d’accéder au niveau supérieur.
Au-dessus, les ouvriers sont en plein travail. L’air embaume le bitume. L’heure est à l’étanchéification de la dalle. «Les skieurs arriveront par là, passeront le portique Skidata et les portillons de séparation», reprend Philippe Gaillard, décrivant un large mouvement du bras pour montrer la trajectoire à suivre.
Le toit du garage à sièges servira de rampe d’accès aux utilisateurs de l’installation. En hiver, une piste d’une dizaine de mètres de large guidera les amateurs de glisse vers la remontée mécanique. Rien à voir avec le contour d’à peine un mètre qui permettait aux skieurs de faire le tour de la billetterie.
Un câble de 40 tonnes
«Le gros œuvre est presque fini, mais il reste encore pas mal de travail au niveau de la mécanique et de l’électronique», relève le chef d’exploitation. Au-dessus, la bulle de plexiglas abrite le système d’entraînement de l’installation. Une grosse poulie jaune, des courroies, des pneus, deux gros vérins. Mais pas encore de câble. «Il est sur le parking depuis jeudi, indique Philippe Gaillard. Il sera posé la semaine prochaine.» Sa mise en place promet d’être impressionnante.
En levant la tête vers le haut de la montagne, on aperçoit une lignée de pylônes. «Dix-sept en tout, dont deux servent à la fois pour le télémixte et le téléski.» Une complication de la construction qui a donné des sueurs froides au conseil d’administration de la station et au constructeur de l’installation, l’entreprise Bartholet.
Prêts à la fin octobre
Quant au moteur du télémixte, il faut se rendre à la gare supérieure pour l’observer. Le placer dans la station amont permettra en effet d’économiser 15% de l’énergie nécessaire pour faire tourner l’installation. En réalité, il y a même deux moteurs: un principal, qui est électrique, et un deuxième de secours, qui fonctionne au diesel. «On doit répondre à des normes très strictes, notamment au niveau de la sécurité.»
Au sol, une pelle mécanique déplace la terre pour créer la topographie idéale qui permettra aux skieurs de sortir des télésièges sans danger. Les occupants des cabines sortiront de l’autre côté, sur des caillebotis. En fond, un décor de carte postale, avec les Préalpes baignées du soleil automnal.
«Il manque encore les parties en bois des chalets qui abriteront le personnel de surveillance en haut et en bas. L’inauguration de l’installation est agendée au 21 décembre. Mais on espère être prêts plus tôt.»
Avant cette date, il faudra encore que l’Office fédéral des transports ait pu procéder à toutes les vérifications. «Ça prend environ trois semaines, donc il faudrait qu’à la fin octobre ça tourne.»
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