9 janvier 2013 à 22:07
Le village est en émoi au lendemain de l’explosion qui a coûté la vie à une mère. Organisée sur les réseaux sociaux, la marche a attiré plus de 500 personnes mardi soir. Des spécialistes reviennent sur l’hypothèse d’un problème lié au chauffage.
PAR JEROME GACHET
Tout s’est organisé dans la journée. La nouvelle s’est répandue sur Facebook, mais aussi par SMS et par e-mail. «Apportez bougies, fleurs, photos… Toutes choses qui pourront nous faire rejaillir les souvenirs», précise le message, indiquant que la marche partira à 18 h30 du bâtiment communal en direction de la maison détruite.
Un appel entendu: ils étaient plus de 500, mardi soir, à rendre hommage à cette mère de famille décédée à l’âge de 44 ans lors de l’explosion de sa villa lundi matin. Son corps avait été retrouvé le même jour dans la soirée, dix-sept heures après l’accident.
«J’ai appris qu’il y avait cette marche par des SMS provenant de trois milieux différents. C’était quelqu’un de très impliqué dans la vie sociale», explique une mère de famille d’Avry-devant-Pont qui la connaissait surtout comme monitrice du Club sportif de Marsens. Elle travaillait au foyer d’Humilimont et organisait le camp de ski. «Et moi, je la connaissais, parce qu’elle conduisait le bus scolaire», ajoute un des nombreux enfants présents.
Ses deux enfants, un jeune homme de 19 ans et sa sœur de 16 ans, prennent la tête du cortège. Tous deux ont pu quitter l’hôpital de Fribourg et ont été recueillis par des proches. Le père, lui, est en revanche toujours hospitalisé.
Long d’une centaine de mètres, le défilé arrive sur place. Les enquêteurs ont momentanément arrêté leur travail et ces caméras qui ont agacé bien des habitants ont disparu. Il ne reste plus que l’obscurité et une foule gigantesque qui se tient là, dans le silence absolu.
Ils sont tous là ou presque: la famille, les proches, les connaissances, les voisins, les habitants de Marsens, les collègues du foyer de Humilimont et les sapeurs-pompiers qui étaient intervenus la veille. Mais aussi ses comparses du CS Marsens et des athlètes provenant des autres clubs de la région.
Comme une veillée
Une telle marche est inédite. Mais tout se passe comme s’il s’agissait d’une institution séculaire rodée. Chacun sait ce qu’il doit faire. Comme à une veillée de prière, les membres de la famille s’alignent sur le bord de la route, de manière à ce que chacun puisse leur témoigner leur soutien. Plusieurs personnes se signent avant de quitter les lieux.
Débrouillarde, attentionnée, la victime était connue et appréciée. «Elle était toujours joyeuse, dynamique. Elle tirait tout le monde en avant. J’ai été averti de l’accident très vite, peu après deux heures du matin, parce que mon beau-fils sort avec sa fille», soupire ce papa venu du Crêt.
Les souvenirs remontent à la surface. «Un véritable boute-en-train, qui aimait la vie et qui aimait avancer, ajoute une mère de famille. Elle allait à l’essentiel, appelait un chat un chat. Et toujours de manière constructive.»
Au milieu de la foule, le syndic ne cache pas son émotion. «Cette marche est le résultat d’une démarche spontanée», glisse Pascal Florio.
Enterrement samedi
Le Conseil communal a pour sa part diffusé un communiqué de presse afin d’apporter son soutien à la famille en deuil. «Nous avons reçu plusieurs appels de personnes qui cherchent à apporter leur aide. Les élans de solidarité sont nombreux. C’est magnifique», témoigne le syndic. Un compte a d’ailleurs été ouvert à cet effet (informations sur le site www.marsens.ch). Quant à l’enterrement, il aura lieu samedi.