Les personnes qui secouent un bébé échappent souvent à la justice. Parce qu’elles n’ont pas pu être identifiées ou parce que leur acte n’a pas été détecté. Au CHUV, deux tiers des victimes identifiées ont subi plusieurs fois cette maltraitance.
XAVIER SCHALLER
Le pédiatre Jean-Jacques Cheseaux est médecin-chef au Département femme-mère-enfant au CHUV, à Lausanne. Il est membre fondateur du groupe hospitalier de protection de l’enfant – le Child abuse and neglect team (CAN Team) – qui étudie, de façon approfondie et depuis une dizaine d’années le syndrome du bébé secoué (SBS).
Jean-Jacques Cheseaux, est-ce que beaucoup de cas de SBS passent sous le radar?
C’est un gros problème. Au CHUV, nous avons diagnostiqué 26 bébés secoués sur une dizaine d’années. Parmi ces victimes, deux tiers…