Comment exister en dehors des échéances électorales?

| sam, 22. sep. 2012
Pour ne pas se faire oublier, la majorité des partis mise sur la communication.


PAR DOMINIQUE MEYLAN


Pour le seul thème de la réorganisation de l’HFR, les partis fribourgeois ont lancé un postulat urgent, une initiative populaire cantonale, une motion et un mandat, sans compter les questions, communiqués et autres conférences de presse. L’année 2012, après douze mois d’élections, s’annonçait pourtant calme. Mais c’est le contraire qui se produit. Le débat politique est intense.
Il y a l’effet nouveau président. Le PDC, l’UDC et le PLR ont renouvelé leurs organes dirigeants et désigné des équipes jeunes à leur tête. Quand on leur demande «comment faire pour exister en dehors des périodes électorales?», les trois présidents affirment tous avoir intensifié leur communication. «Notre objectif est de gagner en visibilité», rapporte Didier Castella, président du PLR.
Les plus grandes velléités viennent du centre droit. Deux nouveaux partis, le PBD et le PVL sont venus occuper ce créneau lors des dernières élections. L’offensive du PDC et du PLR n’y est pas forcément liée. Mais elle n’est pas complètement étrangère à une certaine remise en question qui fait suite à une perte de la force électorale, veut bien reconnaître le président du PDC Eric Menoud. «Lors de la dernière législature, beaucoup de décisions au Grand Conseil émanaient du PDC. Mais cela ne se retrouve pas dans l’esprit des gens». La nouvelle équipe dirigeante veut corriger cette mauvaise perception.
Pour l’UDC, point de remise en question, mais la conviction qu’un parti ne communique jamais trop. «Je reçois des e-mails de membres qui nous reprochent de ne pas assez communiquer», rapporte son président Roland Mesot.
Autre vainqueur des élections de 2011, le PS peut envisager la question avec sérénité. Pour exister en dehors des périodes électorales, le parti compte avant tout sur ses élus. «Nous cherchons à concrétiser notre programme et nos axes de campagne», explique le président du PS David Bonny.  
Pourtant, le PS n’est pas avare en annonces publiques. «Il faut communiquer intelligemment», lance David Bonny. Par intelligent, le président entend «quand il y a vraiment une urgence et un besoin». Cette pique est dirigée contre le PDC, qui s’était un peu avancé dans un communiqué sur l’HFR.
«Une autocritique a été faite», rapporte Eric Menoud en parlant de la communication générale du PDC. «Nous avons mis en place un processus.» Un autre écueil serait de s’exprimer sur tout et n’importe quoi, et de lasser l’électeur. Aucun parti ne perçoit de véritable danger. Le PLR, par exemple, se targue de choisir exclusivement des thèmes dans sa ligne.


Le PBD et le PVL
Les Vert’libéraux et le Parti bourgeois démocratique sont quasiment nés avec les dernières élections. Pour confirmer leur position, il leur est indispensable de continuer d’exister. Après la conquête, les deux formations sont entrées dans une phase de consolidation.
Le PBD devrait bientôt changer de président. Thomas von Dach, qui a également démissionné du Grand Conseil, veut se consacrer pleinement à sa carrière professionnelle. Ce sera à la nouvelle équipe de mener ce travail. Un des buts principaux reste de trouver de nouveaux membres. Un autre défi sera d’implanter définitivement le PBD dans le paysage fribourgeois. «Il y a toujours cette question: est-ce que le PBD peut devenir suisse romand?» explique Thomas von Dach.
Le PVL demeure très présent sur le terrain. Conférences, stands ou fêtes, le parti veut aller à la rencontre de la population. «Nous essayons d’intéresser les gens hors échéance électorale», rapporte l’un de ses coprésidents Daniel Savary. Le parti compte également sur le travail de son unique député. Il profite de cette présence au Grand Conseil pour déposer des instruments parlementaires.
 

 

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Davantage de démocratie
Le PLR, très actif en ce début de législature, a lancé hier un nouveau combat: il veut offrir aux citoyens davantage de pouvoir dans les décisions communales. L’invalidation de l’initiative «Plus de fluidité, moins de sens uniques» à Fribourg et l’absence de décision populaire concernant la mise en zone piétonne de la Grand-Rue à Bulle révoltent le parti. «Sur des sujets qui touchent la population, il n’y a pas de possibilité d’interaction», s’étonne Didier Castella, président du Parti libéral-radical. La formation voudrait offrir aux citoyens la possibilité de s’exprimer sur des décisions communales de portée générale. Elle vise en particulier l’aménagement du territoire et la circulation routière.
La question est compliquée. Parce que le peuple pourrait alors s’immiscer dans les décisions des exécutifs. «Par rapport à d’autres cantons, Fribourg a des législatifs communaux extrêmement faibles», justifie Yann Grandjean, vice-président du PLR. Quelles décisions seraient concernées? Comment régler le problème des assemblées communales et des Conseils généraux? Un tel changement concerne plusieurs lois, ce qui exigerait le dépôt de différentes motions. Pour toutes ces raisons, le parti a choisi de commencer par un postulat, qui devrait aboutir à une première étude. Encore faut-il que le Grand Conseil soit convaincu de cette idée. DM
 

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