PAR CHARLY VEUTHEY
Dans les villages du cercle scolaire de Corbières - Hauteville - Villarvolard, certains s’étonnent, en cette rentrée, de constater qu’une classe neuve et lumineuse d’Hauteville n’est pas occupée, alors qu’à Corbières, une autre, située dans les combles, disposant seulement d’ouvertures, mais d’aucune grande fenêtre, accueille des enfants.
Marlène Piqueret, la présidente de la commission scolaire, note d’abord que la nouvelle classe d’Hauteville encore libre n’est pas complètement inoccupée: elle abrite certaines des activités – comme le bricolage – des élèves qui suivent leur scolarité dans le village.
Au moins deux enseignants
C’est la commission scolaire qui propose aux communes la répartition des classes dans les locaux des trois sites. «Nous avons fait ce choix pour la sécurité des élèves, poursuit Marlène Piqueret. Nous ne pouvons pas laisser un enseignant seul dans une école. Il fallait donc deux classes à Corbières.» L’inspectrice scolaire, Carole Angéloz, a soutenu ce choix et confirme: «Il devient difficile de trouver des enseignants qui acceptent de travailler seuls dans un bâtiment. D’autant que les programmes scolaires exigent des collaborations entre les classes.»
Amélioration de la sécurité
En ce début d’année, la sécurité est au cœur des préoccupations. Après sa visite de l’établissement de Corbières, la commission du feu a en effet adressé une lettre à la commission scolaire et à la Direction de l’instruction publique (DICS) pour signaler qu’il fallait mettre en conformité l’école avec les normes de sécurité. L’inspectrice, Carole Angéloz, précise qu’elle a accepté la solution de deux classes à Corbières, avant de prendre connaissance de la lettre du service du feu.
Pierre Dessibourg, chef de service adjoint de la DICS pour l’enseignement obligatoire, explique que la commission du feu a «signalé des problèmes potentiels d’évacuation des lieux en cas d’incendie». La DICS a donc appuyé la position de la commission du feu et demandé à la commune de Corbières de prendre les mesures nécessaires pour répondre aux normes fixées par l’ECAB.
Bertrand Ansermot, le syndic de Corbières, confirme et souligne que la commune a déjà pris les mesures nécessaires. «La signalisation doit être améliorée et nous allons installer une porte antifeu. Nous l’avons déjà commandée.» Pour la DICS, ces mesures répondent correctement aux exigences.
Une simple adaptation
Bertrand Ansermot tient à rassurer: «Cette classe existe depuis longtemps et il n’y a jamais eu d’incident. Il n’y a pas de problème de sécurité, nous devons simplement nous adapter à des normes qui évoluent elles aussi.»
Il reconnaît volontiers que la classe de Corbières n’est pas la plus moderne du canton, mais constate aussi qu’elle est très belle. Il conclut en rappelant que, parmi les parents, cette question n’a jamais fait débat. Ce que nous a confirmé une mère de famille bien introduite dans les villages du cercle.
Une situation provisoire
L’occupation à plein temps de la nouvelle classe d’Hauteville, ce sera pour l’année prochaine. La présidente de la commission scolaire et le syndic de Corbières précisent en effet que la solution adoptée cette année est provisoire. «Il y aura des changements dès l’année prochaine, entre autres liés à l’introduction de la deuxième enfantine», commente Marlène Piqueret.
La question de l’utilisation des locaux d’Hauteville et de Corbières met une fois de plus le doigt sur la difficulté de trouver des solutions qui satisfont tout le monde, lorsque des élèves doivent suivre leur scolarité dans un cercle scolaire éclaté sur plusieurs sites. Quand on demande à la présidente de la commission scolaire si la disparition d’une des trois écoles est un tabou, elle répond que non.
Mais on n’en est pas encore là. A Corbières, le syndic considère toujours qu’un nouveau centre situé sur le territoire de Corbières serait la solution optimale. Mais comme Hauteville vient d’investir dans ses propres installations…
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