PAR JEROME GACHET
Attendu depuis longtemps, le Plan d’aménagement local (PAL) de Bulle est enfin arrivé. Enfin, pas tout à fait, puisqu’un droit d’être entendu a été publié dans la Feuille officielle par la Direction de l’aménagement, de l’environnement et des constructions (DAEC). Comme le veut la procédure, le canton demande à la commune de Bulle de revoir un certain nombre de points. Elle a trente jours, comme toutes les personnes concernées, pour faire part de ses appréciations.
Conseiller communal en charge de l’aménagement, Yves Grandjean ne s’affole pas: «Le PAL n’est pratiquement jamais accepté du premier coup.» Le projet repassera dès la semaine prochaine dans les mains de la commission d’aménagement.
«Le PAL est un instrument pour l’aménagement. Il doit évoluer. D’ailleurs, il est valable pour quinze ans, alors que cela fait déjà six ans que nous y travaillons», ajoute Yves Grandjean.
Si certains points contestés par Fribourg sont de l’ordre du détail administratif, d’autres ont une toute autre portée. Dossier sensible: le plan de stationnement. Sur la question, le projet bullois n’a pas été accepté. «Le diagnostic de l’offre de stationnement n’est pas suffisamment étayé. Comme cela avait déjà été relevé lors de l’enquête préalable, nous avons besoin de davantage de données sur la situation actuelle pour prendre des décisions», explique Corinne Rebetez, porte-parole de la DAEC.
200 places de moins?
Bulle, comme la plupart des villes, risque fort de devoir supprimer des places de parc. C’est d’ailleurs ce qui était envisagé avec modération dans le projet de PAL déposé en juin 2011.
Pour prendre le cas du centre-ville de Bulle (périmètre élargi), on dénombre 2909 places de parc (1433 publiques et 1476 privées). Selon les calculs bullois, la demande est de 2953. En tenant compte du Règlement communal d’urbanisme (RCU), la commune estime qu’à terme, elle peut réduire ce nombre de places de parc de 200 avec le développement des transports publics et de la mobilité douce.
Il serait pour le moins étonnant que la DAEC refuse cette diminution de 200 places. Elle pourrait même l’accentuer.
Le cas échéant, la levée de bouclier est attendue. Les commerçants sont prêts à monter aux barricades, se référant à une charte signée avec la commune afin d’assurer un certain nombre de places de parc.
Le problème se pose également dans les quartiers résidentiels. La DAEC estime qu’ils font une interprétation trop généreuse des normes VSS. Les responsables bullois estiment en effet qu’un appartement de plus de 100 m2 peut donner droit à une deuxième place de parc. Ce qui, pour la DAEC, n’est pas conforme aux règles en vigueur.
Du retard au Terraillet?
Yves Grandjean s’inquiète en revanche pour le secteur du Terraillet. Pour l’heure, le changement d’affectation est refusé: «Le Service de la mobilité estime qu’en regard de la densification souhaitée, il faudrait développer les transports publics», expose Corinne Rebetez.
«C’est le serpent qui se mord la queue: faut-il développer les transports publics avant que les gens ne soient installés ou l’inverse?» s’interroge le conseiller communal. A la DAEC, Corinne Rebetez précise que le temps ne presse pas, mais qu’il s’agit de donner quelques garanties pour l’avenir.
Yves Grandjean espère que ce refus ne retardera pas le développement de ce quartier qui, avec 1300 habitants potentiels au bas mot, serait un des futurs grands quartiers de Bulle. Il est même prévu d’y construire une école.
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