Les paysans fribourgeois joueront gros mercredi

| jeu, 20. sep. 2012
Enjeu important pour les paysans fribourgeois au National. (photo Claude Haymoz)
Lors des premiers débats du Conseil national sur la politique agricole, les paysans fribourgeois ont reçu quelques bonnes nouvelles. Mais mercredi prochain, avec la suite des discussions sur les payements directs, ils joueront quelque 20 millions.

A Berne, les paysans fribourgeois ont par exemple assisté avec plaisir à l’obligation de contracter pour tous les acteurs du marché du lait. Une décision prise contre l’avis du Conseil fédéral, lequel avait une position plus libérale sur la question. «Un outil intéressant pour améliorer la transparence du marché et pour obtenir une meilleure gestion des quantités», commente Jacques Bourgeois.
Le directeur de l’Union suisse des paysans met aussi en avant, comme point positif pour les agriculteurs de ce canton, le maintien des 15 centimes pour le lait transformé en fromage et des 3 centimes pour le lait de non-ensilage. Le Conseiller national PLR a aussi eu le plaisir de voir que sa proposition pour assurer un approvisionnement indigène en fourrage pour animaux de rente a passé la rampe. «Une bonne chose pour la Broye, mais aussi pour des régions comme la Glâne, la Singine et la Gruyère», précise-t-il.
Une satisfaction que partage Fritz Glauser, président de l’Union des paysans fribourgeois, mais qui est aussi président de la Fédération suisse des producteurs de céréales.
Les deux hommes ne cachent en revanche pas une certaine déception sur la décision du National de refuser de supprimer les contributions à la qualité du paysage. Ils s’y opposaient. Comme eux, de nombreux agriculteurs craignent de devenir des jardiniers plutôt que des producteurs (La Gruyère du 15 septembre).
«Nous sommes convaincus que nous pouvons obtenir de meilleurs résultats par d’autres moyens», lance Fritz Glauser. Pour Jacques Bourgeois, il s’agira surtout d’attendre l’ordonnance. «Nous espérons que le Conseil fédéral n’y mette pas des mesures qui n’ont rien à voir avec la Politique agricole, comme l’incitation à planter des géraniums ou la pose de bancs publics.»
Voilà pour la journée d’hier. Mais c’est mercredi prochain que les paysans joueront le plus gros avec le fameux article 72 et la suite des discussions sur les paiements directs.
A Fribourg, où l’on produit beaucoup de lait, on compte en effet une proportion élevée de bêtes par hectare, proche de la limite maximale de deux. Or, si la proposition du Conseil fédéral passe, les paysans seront pénalisés.
«La loi propose en effet une rétribution de 900 francs par hectare pour les surfaces herbagères. L’USP, elle, propose un échelonnement de cette rétribution en fonction de la charge en bétail de ces surfaces», expose Frédéric Ménétrey, directeur de l’Union des paysans fribourgeois. Selon ses estimations, cette manière différente de calculer représente une différence de 20 millions de francs pour les détenteurs de bétail fribourgeois. «Pour une exploitation, selon son type, cela représente de quelques milliers de francs à 20000 francs», précise-t-il.
 

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