PAR JEAN GODEL
Fayrouz International quitte Vuadens, huit ans presque jour pour jour après l’annonce de l’arrivée du fabricant d’arômes pour boissons non alcoolisées, actif en Afrique et au Moyen Orient. Son directeur général Rick Linck confirme à La Gruyère la fermeture définitive du site gruérien pour «surcapacité de production et coûts fixes élevés». Elle interviendra fin décembre ou fin mars. «La production sera transférée dans d’autres pays», indique, laconique, Rick Linck. Qui ne commentera pas la rumeur d’un transfert aux Pays-Bas, siège d’Heineken, propriétaire de Fayrouz depuis 2002.
Au Service public de l’emploi (SPE), on confirme avoir reçu l’annonce du licenciement de la totalité du personnel, soit 18 employés (en 2004, la création de 40 à 60 postes était évoquée). «Au final, le nombre de licenciements pourrait diminuer», tempère Charles de Reyff, directeur du SPE: d’ici à la cessation d’activité, des retraites anticipées pourraient intervenir et du personnel pourrait déjà avoir retrouvé du travail.
D’ailleurs, selon Rick Linck, un plan social est prévu: «Nous verserons six mois de salaire aux employés et avons pris contact avec des entreprises de la région pour tenter d’y recaser le maximum de personnel. Nous voulons être proactifs.» De son côté, le syndicat Unia se tient prêt à intervenir.
Tous les deux ou trois jours
«Fayrouz a beaucoup investi pour pénétrer de nouveaux marchés qui n’ont pas pris», explique Reto Julmy, directeur adjoint à la Promotion économique du canton. Du coup, les coûts fixes ont pris l’ascenseur. Dans son édition du 3 mars 2011, La Gruyère, qui avait pu visiter l’usine de Planchy, faisait état d’une production en route que tous les deux ou trois jours. Mais Rick Linck affirmait vouloir doubler le rythme en dix ans, grâce aux nouveaux marchés.
Ce départ n’aurait donc rien à voir avec la fin d’un éventuel régime d’exonération fiscale: «L’entreprise n’a enregistré que des pertes», fait remarquer Reto Julmy. «Nous n’avons pas été capables d’être compétitifs à long terme», renchérit Rick Linck.
Quant au bâtiment, de très haute qualité (avant Fayrouz, il abritait International Lottery System, une fabrique sécurisée de billets de loterie), la Promotion économie imagine qu’il pourrait intéresser des repreneurs locaux actifs dans la recherche et le développement ou la pharma. Mais, pour l’heure, rien de concret n’est en vue.
Ce qui est sûr, c’est qu’il ne pourra pas accueillir Bumotec, l’entreprise sâloise en quête d’un terrain à Vuadens: «Le site est bien trop petit», assure Reto Julmy.
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Anonymous (non vérifié)
lun, 29 oct. 2012
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