PAR PRISKA RAUBER
Au terme de la mise à l’enquête du télémixte de La Berra, trois associations de défense de la nature ont déposé une opposition auprès de l’Office fédéral des transports (il n’est pas exclu qu’une opposition envoyée dans les temps, mais en courrier B, parvienne encore à l’OFT). «Il ne s’agit pas d’oppositions de principe aux installations», précise Simon-Pierre Parrat, chargé du dossier au sein du Cercle ornithologique de Fribourg (COF).
Ce dernier, comme le WWF Fribourg et Pro Natura Fribourg demandent que plusieurs points figurant dans le rapport d’impact – commandé par la Société des remontées mécaniques de La Berra SA – soient clarifiés et concrétisés. Notamment que les concepts d’information au public et de la zone de tranquillité «soient prêts avant le début des travaux, et pas reportés aux calandes grecques», ajoute Simon-Pierre Parrat. C’est que ces installations vont drainer du monde en un lieu apprécié de plusieurs espèces d’oiseaux rares, comme le pipit farlouse (souvent confondu avec le moineau), la chouette chevêchette ou le fameux tétras, qui vient y nicher de mars à juin et se requinquer pour l’hiver, de septembre à novembre.
Il y a donc un point sur lequel les défenseurs de la nature seront intransigeants, confient-ils, à savoir le respect de ces deux périodes sensibles. «Les promoteurs souhaitent l’ouverture des infrastructures durant les week-ends de fête des mois de mai et juin. Mais ils correspondent à la période de nidification», indique Nicole Camponovo, secrétaire générale du WWF Fribourg. Qui demande donc que l’ouverture des installations ait lieu «uniquement entre le 1er décembre et le 28 février ainsi qu’entre le 1er juillet et le 15 septembre».
Développement durable
Du côté de la Société des remontées mécaniques de La Berra SA, qui souhaite commencer les travaux au printemps 2013, on s’attendait à ces oppositions. «Il appartiendra au conseil d’administration – qui se réunit ce jeudi – de se prononcer, puis de rencontrer au plus vite ces associations afin de trouver une solution acceptable pour toutes les parties», indique son président, Robert Bielmann. Qui confie que sa société – «tout à fait disposée à exploiter une station tournée vers le développement durable» – doit tout de même considérer les impératifs de rentabilité.
«Si la neige est là en novembre, nous ne pourrons vraisemblablement pas ne pas en profiter, estime Robert Bielmann. Nous pourrons sans doute plus facilement revoir nos vœux concernant les jours d’ouverture durant la période d’automne.» A noter en outre que les canons à neige n’ont été frappés d’aucune opposition.
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