PAR KARINE ALLEMANN
Pour cette ultime ronde de LNA face à Regensdorf, les judokas de Romont n’avaient pas franchement l’œil du tigre. Mais plutôt le ronron nonchalant de chatons satisfaits de leur qualification déjà acquise pour le tour final. Pourtant, samedi au dojo des Avoines, les entraîneurs Joël Grandjean et Yoshi-yuki Hirano auraient bien aimé battre les visiteurs alémaniques. Pour ainsi éviter de les retrouver sur leur route le 1er décembre à Morat, lors des traditionnelles finales à quatre par équipe. Les défaites 11-3 puis 8-6 en ont décidé autrement.
Reste que les Glânois ont bien des excuses à faire valoir. D’une part, pas facile de se motiver quand le résultat n’a pas d’incidence directe. Et puis, le contingent était privé de Ludovic Chammartin, Alexis Landais, Jonathan Deillon, Sébastien Paccaud, Andy Regez et Nicolas Chassot. «Ceux qui sont un peu blessés comme Jonathan ou Nicolas sentent les championnats de Suisse individuels, qui arrivent dans trois semaines, rapporte le coach Joël Grandjean. Il faut bien reconnaître que, dans cette configuration, nous n’avions pas les moyens de viser la victoire. Mais malgré tout cette première confrontation manquait de rythme.»
Le score de 11-3 est toutefois sévère, puisque les résultats nuls obtenus par Maurer, Bussard et Pahud auraient pu tourner à l’avantage de Romont. Et ainsi conclure cette première confrontation du jour sur un score plus honorable.
Remontés par leur mauvaise prestation, les Romontois ont réagi de belle manière pour le deuxième tour. Le premier à sonner la révolte a été Nicolas Maurer. S’il s’est laissé enfermer par Simon Brunner en début de combat, un superbe enchaînement lui a ensuite permis de s’imposer. Il a été imité par Matthieu Pahud, victorieux grâce à un magnifique contre. Toujours aussi combatif, Laurent Paccaud a opposé une belle résistance à l’ancien champion d’Allemagne Boris Trupka. Mais l’expérience du poids léger de Regensdorf a fait la différence.
Le public du dojo des Avoines a ensuite donné de la voix pour encourager le jeune Char-les-Henri Deschenaux, aligné pour la première fois en LNA. Logiquement défait, le junior a opposé une belle résistance à un adversaire plus lourd et plus expérimenté.
Il manquait une victoire
Le score était de 6-4 en faveur de Regensdorf avant les deux derniers combats du jour. L’issue de la rencontre était alors entre les mains d’Emmanuel Bussard. Mais après un nul face à Dominique Grau lors du premier combat, le poids moyen s’est incliné dans cette deuxième confrontation. La victoire d’Antonio Manuel n’a donc pas changé grand-chose.
«Il nous a manqué un combat, le mien, reconnaît Emmanuel Bussard. J’ai marqué waza-ari d’entrée et cela m’a surpris. Ensuite, il restait 4’40 à tenir… Mais j’ai commis deux fois la même erreur.» Et celui qui est aussi chef technique de reve-nir sur les résultats du jour: «On aurait voulu gagner pour qu’Yverdon soit la quatrième équipe qualifiée pour le tour final. Car si on doit les retrouver dans la lutte pour la médaille de bronze, les Vaudois nous semblent plus abordables. Malheureusement, aujourd’hui, on n’était pas assez nombreux, pas prêts dans la tête et pas assez entraînés pour espérer mieux.»
«J’ai eu des ouvertures»
Déçu de ses deux défaites, Laurent Paccaud était toutefois content de ses performances face au redoutable Trupka. «D’habitude, contre lui, je n’ai aucune chance. Aujourd’hui, j’ai eu quelques ouvertures, mais je suis déçu de ne pas avoir réussi à les concrétiser. Et puis, c’est un gars très fort au sol, alors que c’est mon point fort. Du coup, mon avantage était annulé. Cela s’est joué à des petits détails. Il me reste cinq semaines avant le tour final pour les régler. Car on risque bien de se retrouver à Morat.»
L’ogre Brugg ayant perdu
ce week-end, il cède la première place du classement à Morges. Romont retrouvera donc les Argoviens en demi-finale, comme l’année dernière à Bulle, où il s’était incliné pour ensuite remporter sa cinquième médaille de bronze. «Cette saison, nous avons obtenu un nul chez eux, rappelle Joël Grandjean. Pour battre Brugg, il faudra l’équipe au complet et en forme.»
Malheureusement pour Romont, les Glânois ne pourront pas compter sur leur renfort français Alexis Landais, qui n’a pas participé à suffisamment de combats pour disputer le tour final. «Il a mal géré ses dates», regrette Grandjean, qui espère retrouver tout son monde pour le grand rendez-vous du 1er décembre à Morat.
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