PAR JEAN GODEL
Le Conseil communal de Vuadens revient à la charge. Le 26 septembre, en assemblée communale extraordinaire, les citoyens avaient dit niet! au crédit d’étude pour l’affectation de la zone industrielle des Kâ, formatée pour accueillir l’entreprise Bumotec, à l’étroit à Sâles.
Qu’à cela ne tienne! L’Exécutif met actuellement la dernière main à la préparation d’une séance d’information à l’intention des citoyens. «Elle devrait avoir lieu une dizaine de jours avant l’assemblée communale ordinaire de décembre», confirme le syndic Daniel Tercier. Une assemblée de décembre durant laquelle les citoyens seront donc à nouveau invités à se prononcer sur cet objet.
Walter Fust en personne
Il s’agit pour l’heure d’une proposition de la commune, mais la confirmation devrait tomber demain vendredi lors d’une rencontre avec les intervenants à cette soirée. Parmi eux, les autorités communales bien sûr, le préfet de la Gruyère Patrice Borcard, des représentants de la Promotion économique du canton ainsi que de Bumotec. Ou, plus précisément, de son nouveau propriétaire depuis la fin mai 2012, Starrag Group, basé à Rorschacherberg (SG).
Il se pourrait même que Walter Fust en personne soit présent à Vuadens. Walter Fust? Fondateur de la chaîne d’électroménager Dipl. Ing. Fust AG, il est l’actionnaire majoritaire et le président de la holding Starrag Heckert.
Pourtant, la question de l’opportunité d’une telle séance de rattrapage se pose. Car la démarche peut ressembler à une remise au pas des citoyens. Daniel Tercier ne veut pas jeter de l’huile sur le feu: «Je suis un syndic qui travaille pour le bien de son village. Mais c’est vrai qu’on a tout entendu le 26 septembre.»
Daniel Tercier confirme que lors de la prochaine assemblée communale, c’est bel et bien sur un crédit d’étude pour la même zone, celle des Kâ, à la sortie du village en direction de Vaulruz, que la population dûment informée devra se prononcer.
D’autre part, il se trouve que la Promotion économique du canton a été spontanément contactée par un opposant du 26 septembre: «Il était seul et a parlé en son nom propre», confirme Samuel Clerc, chef de projet entreprises à la Promotion économique.
Légitimité en cause
Pas opposé à Bumotec en soi, l’homme a tenu à expliquer les raisons de son refus. Des raisons qui, semble-t-il, tiendraient surtout à un déficit de communication et à des malentendus. Pour éviter un nouveau désaveu, la commune a déjà mené quelques études préliminaires d’urbanisme dans le cadre de la révision en cours de son Plan d’aménagement local.
N’empêche. Opposant déclaré le 26 septembre, François Morand, agriculteur à Vuadens, pose la question de la validité juridique d’une telle démarche: «Il me semble que l’on bafoue les droits élémentaires des citoyens qui se sont exprimés librement lors de la dernière assemblée après avoir entendu les explications de la commune.»
Commentaires
audergon philippe (non vérifié)
jeu, 11 oct. 2012
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