Fribourg en quête d’une identité

| sam, 03. nov. 2012
Après un début de saison prometteur, le FC Fribourg est à la peine. Lucien Dénervaud, Baptiste Buntschu et Benoît Charrière reviennent sur la situation. Ils restent néanmoins sereins quant au potentiel de leur équipe.

PAR VALENTIN CASTELLA


En juin dernier, le FC Fribourg décrochait sa promotion en 1re ligue Promotion. Désirant jouer le haut du tableau, le club de Saint-Léonard avait été très actif sur le marché des transferts en accueillant de nombreux éléments de ligue nationale. Aujourd’hui, l’euphorie de la promotion s’est envolée pour laisser place à une réalité plus difficile en raison d’une première moitié de saison décevante. Après un départ encourageant, les hommes de John Dragani se sont enlisés. Aujourd’hui, ils sont menacés de figurer dans la zone rouge, ne bénéficiant que de trois points d’avance sur le premier relégable. A quatre rencontres de la pause, les régionaux Baptiste Buntschu (22 ans), Lucien Dénervaud (26 ans) et Benoît Charrière (23 ans) reviennent sur la situation. «Lorsque je suis arrivé, c’était pour jouer le haut du tableau, explique le défenseur du Mouret Baptiste Buntschu. On ne s’attendait pas à lutter contre la relégation. Car, sur le papier, l’équipe était séduisante.»
En effet, avec les arrivées des Ferro, Valente, Bühler, Buntschu, Ndzomo et Domo, entre autres, les attentes étaient grandes. Quelles sont donc les raisons de cette situation? Premier point relevé par le Bullois Lucien Dénervaud: les blessures. «Nous avons subi une succession d’absences, l’entraîneur n’a jamais pu composer la même équipe.» Baptiste Buntschu complète: «Pour citer un exemple, nous n’avons jamais aligné la même paire de défenseurs centraux sur les treize matches que nous avons joués. Ce n’est pas l’idéal pour les automatismes.»


Manque d’expérience
La deuxième raison est le manque d’expérience du groupe. Le collectif fribourgeois est, certes, composé d’éléments ayant évolué en ligue nationale. Mais il est complété par des joueurs qui découvrent le milieu: «Dans certaines phases de jeu, nous sommes naïfs, analyse Lucien Dénervaud. Nous offrons trop de chances de but à nos adversaires et, à ce niveau, cela se paie cash. Les jeunes ont beaucoup appris en peu de temps. Mais il reste du travail.»
Effectivement, il n’est pas aisé de combler en quelques mois la différence qui sépare la 1re ligue de la Challenge League. «Personne ne connaissait le niveau de ce championnat, lance le milieu de terrain de Vuisternens-en-Ogoz Benoît Charrière. Et il est très exigeant. Je ne m’attendais pas à faire face à un jeu aussi engagé physiquement.» De plus, les Fribourgeois doivent parfois défier des formations exclusivement composées de joueurs professionnels, à l’image de Schaffhouse. «Celles qui jouent les premiers rôles pourraient figurer en milieu de classement de Challenge League», compare Lucien Dénervaud.


Retrouver des valeurs
Aujourd’hui, même si le FC Fribourg se retrouve en difficulté, les joueurs régionaux assurent que l’ambiance est bonne et que chacun travaille à l’entraînement. Que manque-t-il alors pour inverser la tendance? Au fil de la discussion, un élément revient: l’absence d’identité: «C’est ce qui nous manque sur le terrain», affirme Baptiste Buntschu. Lucien Dénervaud réplique: «Contre Bâle M21, l’équipe a réalisé un bon match avec huit Fribourgeois sur le terrain. Nous avons ressenti le même esprit qui nous avait permis de fêter une promotion l’année dernière. Sur le papier, nous étions peut-être moins bons. Mais il existait une incroyable solidarité entre nous.» Benoît Charrière rassure néanmoins: «Petit à petit, nous retrouvons certaines valeurs.»
Cet été, les dirigeants s’étaient montrés actifs sur le marché des transferts. Les régionaux s’attendent-ils à voir leur équipe remodelée à la reprise hivernale? «Cela va dépendre de nos résultats jusqu’à la pause, reprend Benoît Charrière. Mais oui, on s’attend à tout.» A long terme, il est certain que le club de Saint-Léonard ne pourra pas voir débarquer plusieurs joueurs provenant de l’extérieur à chaque mercato. «Si l’équipe peut s’appuyer sur deux ou trois leaders qui aident les jeunes de la région, Fribourg a les moyens de s’imposer à ce niveau», assure Baptiste Buntschu. Sauf que l’apprentissage sera long et difficile pour les jeunes du cru: «Lorsque je suis arrivé à Bulle, à 18 ans, je ne me rendais pas compte de la difficulté, se rappelle Benoît Charrière. Le saut est immense entre les M18 et le foot actif. Il faut un certain temps d’adaptation. Mais il y a du potentiel, c’est certain.»
Reste maintenant à espérer pour le football cantonal que la tendance va s’inverser et que les Fribourgeois parviendront à ne pas être trop inquiétés par la relégation, histoire de pouvoir poursuivre l’apprentissage sans pression. Premier élément de réponse dimanche à domicile, face aux espoirs de Saint-Gall (15 h).

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