Premiers pas convaincants pour la Gruyère Running

| mar, 30. avr. 2013
Colette Borcard s’impose chez les dames, et Erich Huber établit le premier temps de référence de la Gruyère Running. Malgré un temps peu clément, la première édition a réussi son pari. La formule avec relais a aussi séduit.

PAR FLORIAN KILCHOER

Il règne un petit parfum de nouveauté à Hauteville. Après avoir étrenné Otavela, le nouveau bâtiment communal, c’était samedi au tour du désormais défunt Tour d’Hauteville de faire peau neuve. Des hauteurs du village, la course locale renommée pour l’occasion Gruyère Running a migré sur les rives, pour profiter du sentier aménagé autour de la partie supérieure du lac. Ceux et celles qui ont eu l’occasion d’utiliser ce tracé comprendront l’ampleur de la tâche proposée aux quelque 292 participants du grand parcours. Au menu des coureurs: un tracé vallonné, surtout sur la première partie, et une montée difficile pour le retour sur Hauteville. Ajoutez encore un temps pluvieux qui rendait glissants escaliers, ponts et descentes, et vous obtiendrez un parcours technique et sélectif.
Pour dompter ces éléments, il fallait bien une spécialiste des tracés alpins en la personne de Colette Borcard. «Avec mes entraînements en montagne, je suis habituée aux changements de rythme», relève l’athlète du CS Nerivue, qui a signé le meilleur temps chez les dames en 1 h 37’09. «C’est un super tracé avec 19 kilomètres qu’on ne voit pas passer. Le décor est aussi magnifique». La Gruérienne a sûrement été l’une des seules à
apprécier le temps maussade. «Pour moi, les conditions étaient parfaites. Si ça avait été sec, je n’aurais pas fini devant. La boue m’a sauvée!»
Des propos repris par sa dauphine Steffi Trachsel: «Colette m’a reprise après Morlon, la boue n’avait pas l’air de la déranger!» La résidente de Crésuz, qui découvrait le tracé lors de cette course, avoue avoir souffert pour terminer en 1 h 37’46. «Je n’aime pas trop les longues courses. Alors, le retour a été dur.» Elle aussi, malgré les conditions, relevait le magnifique parcours proposé aux concurrents.
Du côté masculin, c’est Erich Huber, un habitué des podiums, qui s’est imposé, signant par la même occasion le premier temps référence de cette compétition en 1 h 16’30. Le Singinois du Lat Sense a devancé Werner Brügger (TSV Dirlaret) et Thierry Conus (CS vallée du Flon), premier régional à 4’49 du vainqueur. Le Veveysan a lui aussi «apprécié» le caractère sélectif de la course. «Il n’y a jamais de répit, c’est en haut, en bas, à gauche, à droite. Les descentes sont aussi très techniques. Il faut toujours rester concentré.»


Moitié-moitié
Ce n’est que en ce samedi pluvieux que Thierry Conus a découvert le parcours: « J’ai préféré partir doucement. A un moment, j’ai pu attaquer lors d’une montée et j’ai distancé quelques coureurs. Après, j’ai vu qu’il serait impossible de rattraper les deux hommes de tête et j’ai géré cette troisième place.»
Si les plus aguerris se sont frottés à l’intégralité du parcours, 54 binômes se sont, quant à eux, affrontés dans l’épreuve relais, celui-ci s’effectuant à Broc-Fabrique. «C’était assez mar­rant de croiser les visiteurs de la Maison Cailler, ils devaient se demander ce qu’on faisait tous là», sourit Joël Thürler, l’un des participants à effectuer le trajet «retour». Le Bullois, 2e de l’épreuve avec Basile Thomas, derrière le duo Simon Sauteur (Riaz)/David Brodard (La Ro­che), dit avoir été séduit par le concept de relais. «Les 19 kilomètres, seul, je ne les aurais pas faits. En plus, à deux, on parvient à se motiver.» Comme son compère, qui a repoussé sa douche pour aller l’encourager à 300 mètres de l’arrivée.
La ligne d’arrivée, Amélie Bossel, une autre concurrente, l’a franchie malgré le fait d’avoir couru… la première partie du parcours. «J’aurais bien fait toute la course, mais pas mon copain. Alors j’ai fait le premier relais puis, après un petit ravitaillement à Broc, j’ai continué pour moi!» Preuve qu’il y en avait pour tous les goûts.

 

-------------------------

 

Le pari est réussi pour les organisateurs
A l’heure du bilan, Bernard Barras, le président du comité d’organisation, se montre très satisfait de cette première mouture. «On a eu très peu de désistements, malgré les conditions. Quant aux enfants, ils étaient moins nombreux qu’au tour d’Hauteville, mais cela est sûrement dû à la météo. En tout cas, les nombreux échos étaient favorables.» Bernard Barras relève également le travail des quelque 90 bénévoles et du comité du sentier du lac. «Il y a eu un éboulement vers Villarvolard. Ils ont fait un super travail pour remettre le sentier en état.» Avec ce temps d’avril, la question de la date se pose également pour l’année prochaine. «On va débriefer cette première édition et regarder pour éventuellement changer la date.» Pas facile, cependant, de trouver une autre place dans un calendrier déjà fort chargé…
Qui dit nouvelle course, dit également nouveau nom. Pourquoi avoir choisi l’anglais avec l’appellation Gruyère Running? «Le choix du nom a presque fait l’objet de deux comités! rigole le président. On a tourné ça dans tous les sens: Tour du lac de la Gruyère était par exemple trop long. Et moi je trouvais important d’avoir le mot Gruyère dedans. En plus, c’est aussi plus parlant pour les gens de l’extérieur.» Quand la Gruyère Running se rencontre à la Salle Otavela, l’anglais flirte avec le patois, la modernité avec la tradition. FK

Ajouter un commentaire

CAPTCHA
Cette question est pour tester si vous êtes un visiteur humain et pour éviter les soumissions automatisées spam.

Annonces Emploi

Annonces Événements

Annonces Immobilier

Annonces diverses