PAR JEAN GODEL
A quelques jours de la Poya 2013, qui ouvrira ses portes mercredi, d’autres sons de cloches que celles au cou des vaches gargouillent dans la région qui, à les prendre au sérieux et pour peu que la météo y mette du sien, annoncent l’échec garanti sur facture de la manifestation. La Gruyère fait donc le point avec Roger Jaquet, vice-président du comité d’organisation.
Bénévoles
Non, ce n’est pas la débandade. Le chiffre à atteindre était de 1200 bénévoles. Or, on en est à 1730. «C’est énorme!», apprécie Roger Jaquet. Le problème, c’est qu’il faut tenir compte des disponibilités (de telle heure à telle heure) et des souhaits (travailler à tel poste avec tel groupe d’amis ) de chacun. Et là, les planificateurs ont de quoi s’arracher les cheveux. Conséquence: «Pour être au top de l’organisation, il reste une centaine de tranches horaires à remplir le samedi et deux cents le dimanche.» C’est que tout le monde veut voir le cortège ou la messe. Qui plus est, le 12 mai sera la Fête des mères…
Alors oui, au départ, certains ont reçu une convocation pour douze heures d’affilée. Ce qui, semble-t-il, en aurait découragé plus d’un. Mais Roger Jaquet assure que, pour chacun, un temps de battement est prévu pour faire connaissance, toucher son matériel (chacun recevra un polo et une casquette) et être formé à sa tâche. Et chacun aura du temps pour manger et faire une pause. «Le but n’est pas d’exploiter les gens! On s’adaptera autant que possible.»
Quoi qu’il en soit, le pari des bénévoles semble déjà réussi: «On est en train de vivre une merveilleuse aventure humaine», insiste Roger Jaquet. Qui parle de ces gens venus spontanément donner un coup de main pour le montage des installations. De ces autres qui ont répondu présent malgré le chamboulement du planning dû au mauvais temps. Et lorsqu’il a neigé il y a dix jours, des bénévoles étaient là dès 4 h du matin pour arroser les cantines et empêcher la neige de les surcharger… «Après le travail, on mange ensemble et on sent l’engouement monter, y compris dans le village.» La fête de Roger Jaquet a déjà commencé. «On la rote, on s’engueule parfois un bon coup, mais après on bosse. C’est une ambiance merveilleuse. Et on est dans les temps.»
Le prix
Faut-il s’étonner du prix d’entrée fixé à 25 francs le samedi et le dimanche (15 francs dès 13 h ainsi que le vendredi)? Roger Jaquet se réfère à la dernière Poya, celle de 2000: «En treize ans, nous sommes passés de 17 à 25 francs: on est dans le tir.» Qui plus est, les enfants de moins de 16 ans (12 ans en 2000) ne paient pas et l’accès au village sera gratuit dès 17 h. Donc oui: on pourra aussi aller au spectacle sans payer deux fois.
Le soir, seuls le spectacle (mercredi et vendredi) et le concert du samedi (Stromstoss-Örgeler et DJ Ötzi) seront payants. Les concerts du mercredi, jeudi, vendredi et dimanche, conçus comme des «after», sont gratuits. Sans oublier le loto jeudi. «Bien sûr, 25 francs, ça reste une somme pour certaines familles. Mais si les gens vivent une belle fête, ils oublieront vite le prix», assure Roger Jaquet.
La messe
Une polémique est née sur l’accès payant à la messe, dimanche matin – il faudra se munir d’un billet à 25 francs pour accéder à la chapelle du Dah. Voilà une affaire qui fait bondir Raymond Gremaud, président des Poyas de 1989 et 2000 (l’accès à la messe y était déjà payant): «Il faut être costaud pour choisir précisément cette messe-là et se plaindre qu’elle soit payante: c’est d’une mauvaise foi pas possible!» Vrai: ailleurs, les messes gratuites ne manqueront pas ce dimanche-là…
Avec Raymond Gremaud, Roger Jaquet rappelle que la Poya forme un tout: «On ne se demande pas combien coûte la messe et combien elle doit rapporter.» Même si un remboursement a finalement été décidé pour ceux qui quitteraient le site avant midi, il ne s’attend pas à trop de demandes: les gens resteront pour vivre toute la fête.
Par ailleurs, il juge un brin déplacée cette polémique en regard du travail accompli par les bénévoles pour mettre à disposition un site sécurisé et confortable, autant de prestations qui ont un coût.
Pour clore le débat, il ajoute que la quête ne sera pas versée à la Poya. Enfin, sourire en coin, il propose aux grincheux de s’inscrire comme bénévoles le dimanche: un accès gratuit au site leur sera garanti, messe et parking compris, foi de Roger Jaquet!
La billetterie
Selon Lionel Martin, responsable du marketing, environ un tiers des 3000 places du concert de DJ Ötzi ont trouvé preneur. C’est peu. Le but étant de toucher un public alémanique, une campagne de publicité a lieu en ce moment, entre autres sur les radios locales bernoises.
Pour ce qui est du spectacle Réveil, le mercredi et le vendredi, il reste encore de la place, fait comprendre en substance Lionel Martin: «Le temps où les gens réservaient un mois à l’avance est révolu. Tout se fait au dernier moment.» Les billets sont en vente sur www.ticketcorner.ch ou sur place, avant le spectacle.
En cas de pluie
Il n’est prévu aucun plan B en cas de mauvais temps. Seuls les parkings seront déplacés. Les animations se dérouleront sous des auvents de ferme, à l’école ou sous des abris. Par conséquent, tout fonctionnera, même en cas de pluie.
Engouement
Roger Jaquet en témoigne: la sauce a pris, au village comme dans la vallée. «Bien sûr que certains s’impliquent un peu moins que d’autres. Mais personne ne fermera ses volets à Estavannens la semaine prochaine.» Au sein du comité, il y a parfois de l’électricité dans l’air, c’est vrai: «On est en plein dedans, c’est un peu tendu, oui, mais on est tous sur la même ligne.»
Du reste, les polémiques le laissent de marbre: «C’est comme pour l’armailli: c’est dur, la vie en montagne. Pourtant, au printemps, quand il entend les sonnailles, l’envie revient. Au comité, on est une cordée: il y a des tempêtes, des avalanches, mais tout le monde suit et on arrivera tous au sommet. On fait tout pour que la fête soit belle. Parce que ce sera une fête. Et elle sera belle.»
Commentaires
Anonymous (non vérifié)
sam, 11 mai. 2013
andrey (non vérifié)
sam, 04 mai. 2013
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