Mesures d'économies: les réactions fusent

| lun, 13. mai. 2013
Le syndicats SSP et FEDE s'insurgent face aux mesures proposées par le Conseil d'Etat. Ils ne comprennent pas que l'Etat s'attaque à la fonction publique. Du côté du PLR, on juge le plan de redressement douloureux mais indispensable.

«Incompréhension et colère»: le Syndicat des services publics (SSP) ne mâche pas ses mots à l’annonce des mesures d’économies par le Conseil d’Etat: «Elles auront, tout d’abord, pour conséquence des baisses de salaires importantes pour le personnel de la fonction publique et parapublique».
Dans un communiqué, le syndicat estime que le personnel de l’Etat subirait une baisse réelle de salaire de 0,9% en plus d’une augmentation de 0,5% de la cotisation à la Caisse de prévoyance. «Le salaire indiqué sur la fiche de paie diminuera donc de 1,4% pour près de 25000 salariés», illustre le SSP. Il déplore aussi que l’indexation «serait, de fait, bloquée pour de nombreuses années» et insiste sur le fait que les «jeunes seront tout particulièrement mis à contribution avec la suppression-diminution des annuités et la modification de la grille salariale».  Enfin, il ne comprend pas que le Conseil d’Etat veuille bloquer les nouveaux engagements au vu de la croissance démographique que connaît le canton. D'une manière généralel estime que «c’est le service public dans son ensemble qui est menacé». Et cela, alors que la fortune de l’Etat se monte à 914,9 millions de francs.
A la FEDE (Fédération des associations du personnel des services publics du canton de Fribourg), le ton n’est pas plus amène. «L’Etat a lui-même généré un manque à gagner considérable», indique le syndicat en évoquant les baisses d’impôt accordés par le Grand Conseil. «140 millions par an, soit à peu près la somme manquant pour boucler le budget», précise-t-il.

La FEDE estime que «les employés de la fonction publique peuvent envisager un geste, mais pas d’une telle ampleur, ni surtout sans négociations préalables». Le syndicat estime que le Conseil d’Etat jeu avec le feu et fragilise le partenariat social. Il envisage dès lors une mobilisation pour le 14 juin. Le SSP envisage de s’y associer.

Du côté politique, le PS annonce qu’il s’opposera aux mesures annoncées. Il s’étonne par exemple de l’augmentation, dès 2017, du passage 20 à 30 palliers. «En augmenter le nombre, alors que l’employé qui s’est engagé a fait des projets en tenant compte des perspectives de revenus sur lesquels il pouvait compter dans les années à venir, est une tromperie.»
Le PS fribourgeois estime d’autre part que les efforts ne devraient pas être relâchés dans des domaines comme les énergies renouvelables, les transports publiques ou le maintien à domicile des personnes âgées.
«Mais le plus inquiétant est que le Conseil d’Etat annonce déjà que ce paquet de mesures ne suffira pas à rétablir l’équilibre budgétaire», s’alarme le PS.
Les socialistes auraient aussi aimé que le Gouvernememt «ait le courage d’explorer de manière plus approfondie l’augmentation des recettes puisque c’est bien là que le bât blesse. Un réel consensus sur des mesures structurelles et d’économie implique un effort de tous, des plus riches aussi».
 

«Douloureux, mais indispensable»

Son de cloche différent du côté du PLR fribourgeois. Ce dernier juge le plan de redressement «douloureux, mais indispensable». «Prévenir les déficits publics n’est pas seulement une règle constitutionnelle, c’est presque une exigence morale», affirme-t-il. Et d’avancer des chiffres: «De 1996 à 2010, les dépenses de l’Etat sont passés de 1,624 à 2,956 milliards ou de 18,5 à 22,7% du PIB cantonal», poursuit-il. Pour les libéraux-radicaux, il ne faut en revanche pas toucher aux impôts. «Les hausses de la fiscalité se traduiront immanquablement par une nouvelle baisse du pouvoir d'achat.»

Au PDC, le président Eric Menoud salue le fait que le Gouvernement ait pris le taureau par les cornes. «En réagissant à chaud, les mesures proposées me paraissent justes et courageuses, même si certaines font mal, en particulier sur les salaires.» Il relève aussi que les sept directions sont concernées, «preuve d’une concertation». Comme le Conseil d’Etat, le PDC ne veut pas que l’on puise dans la fortune de l’Etat pour résoudre des problèmes structurels.

Du côté de l’UDC, le député Stéphane Peiry parle en son nom personnel. «J’ai l’impression que l’on va dans la bonne direction dans la mesure où on s’attaque principalement aux charges. Au moins, on ne touche pas aux baisses d’impôt décidées. Cela dit, je ne suis pas sûr que ça suffira.»

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