Une mort qui soulève de nombreuses questions

| mer, 15. mai. 2013
Jacqueline de Quattro, conseillère d'Etat vaudoise, se demande comment «un prédateur sexuel peut être dans la nature». De nombreuses zones d'ombre persistent.


«Nous sommes solidaires avec la famille (de Marie), avec les proches. Nous sommes choqués, bouleversés,» a déclaré la conseillère d'Etat vaudoise. «Nous allons faire toute la lumière pour que Marie ne soit pas partie en vain», a-t-elle affirmé devant la presse réunie à la Blécherette quelques heures après l'annonce de l'issue fatale de l'enlèvement commis lundi soir près de Payerne (VD).

«Il faudra expliquer au Conseil d'Etat comment il se fait qu'un prédateur sexuel est dans la nature», ajoute la cheffe du Département de la sécurité et de l'environnement. A ses côtés, la conseillère d'Etat Béatrice Métraux, très marquée également, s'est refusée à commenter les «nombreuses décisions judiciaires» qui ont abouti à ce que le ravisseur de Marie soit en liberté malgré son passé très chargé.

Béatrice Métraux a promis des informations très rapides sur le parcours de cet homme de 36 ans déjà condamné à 20 ans de prison en 2000 pour enlèvement, viol et assassinat. En 1998, il avait kidnappé sa petite amie qui ne voulait plus vivre avec lui et l'avait tuée dans le chalet familial de La Lécherette (VD).

«Des investigations sont en cours sur les responsabilités des uns et des autres», souligne Béatrice Métraux. La cheffe du Département de l'intérieur n'a pas voulu en dire plus avant d'avoir un dossier parfaitement documenté. Le prévenu faisait l'objet d'un suivi psychiatrique.

L'homme avait purgé deux tiers de sa peine. Le collège des juges d'application des peines lui a refusé une libération conditionnelle. Depuis août 2012, il purgeait le reste de sa peine sous forme d'arrêts domiciliaires. La Fondation vaudoise de probation avait demandé la fin de ce régime, mais l'intéressé avait fait recours et obtenu un effet suspensif.

En début de conférence de presse, la police vaudoise a donné le détail des événements après l'arrestation musclée du ravisseur mardi après-midi par la police fribourgeoise. Son véhicule avait été repéré par un hélicoptère de l'armée. Transféré ensuite à Lausanne, l'homme a été interrogé et a fini par annoncer dans la nuit qu'il était prêt à conduire la police là où il avait laissé le corps de sa victime.
Enlèvement violent

Vers 3h00, la police a découvert près de Châtonnaye (FR) Marie sans vie. Aucune information supplémentaire n'a été donnée sur la façon dont elle est morte, mais les enquêteurs ont pu exclure l'usage d'une arme blanche ou arme à feu. Le ravisseur s'est servi de scotch pour la maîtriser après son enlèvement, mais la police n'a rien dit de plus sur ses mobiles ou ses explications.

L'homme devait porter un bracelet électronique. Ce dispositif permet de détecter que la personne ne se trouve plus dans un rayon déterminé et déclenche alors un signal à la centrale, a expliqué le commandant de la police vaudoise Jacques Antenen.
Bracelet enlevé

Dans le système actuel, les bracelets électroniques ne sont pas équipés d'un GPS qui permettrait de localiser leur détenteur partout. C'est un développement peut-être envisagé à moyen terme. Lorsqu'il a tué Marie, le ravisseur n'était pas dans une situation déclenchant une alarme. Il s'est débarrassé du bracelet peu après l'enlèvement.

Les auditions du ravisseur vont reprendre mercredi, a précisé Jacques Antenen qui s'est félicité de la collaboration avec la justice et la police fribourgeoises. «Nos pensées vont à la famille dont nous imaginons bien la douleur», déclare-t-il. ATS

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