Le PDC, le PLR et l’UDC planchent sur une alliance

| jeu, 13. juin. 2013
Photo A. Wicht/La Liberté
Les présidents des trois partis discutent de l’éventualité d’un accord. Un seul candidat – PDC – en 2013 et une liste commune en 2016. Si l’idée arrive jusque-là, ce sont les assemblées de parti qui se prononceront.

Le PDC, le PLR et l'UDC planchent sur une alliance pour l'élection complémentaire. C'est...

PAR JEROME GACHET

On s’épie, on se teste, on s’espionne. Depuis le 8 mai et l’annonce du départ d’Isabelle Chassot du Conseil d’Etat, le lanterneau politique fribourgeois est suspendu à la décision du PDC. Le 20 juin, l’assemblée des délégués décidera en effet qui défendra les couleurs du parti le 22 septembre lors de l’élection complémentaire au Conseil d’Etat.
En coulisse, un autre débat s’engage: et si la droite unissait ses forces pour contrer la gauche? Les présidents cantonaux de l’UDC, du PLR et du PDC étudient cette éventualité. Une information que les trois intéressés confirment, même si tous insistent sur le fait qu’il ne s’agit pour l’heure que d’un projet qui demande réflexion. Une prudence qui s’explique par la nature du sujet, très sensible. Jusque-là, PDC et PLR refusaient d’entendre parler d’une telle entente avec l’UDC. En cas d’accord des trois présidents, l’objet devra être accepté par les assemblées de chaque parti.
Il est question que ces trois partis soutiennent le candidat qui sortira prochainement du chapeau PDC en vue de l’élection du 22 septembre. Le PLR et l’UDC renonceraient dès lors à présenter un candidat. En contrepartie, les trois partis feraient liste commune lors de l’élection au Conseil d’Etat en 2016.
«C’est l’idée», confirme Eric Menoud qui a d’ailleurs fait une allusion à ce rapprochement jeudi dernier, à Cerniat, lors de l’assemblée du PDC de la Gruyère.


«Pas une fusion»
Le PDC «maqué» avec l’UDC? Voilà un débat qui ne manquera pas de faire des vagues. «Il ne s’agit pas de fusionner les partis, mais bien de trouver le plus petit dénominateur commun. Qui est, par exemple, la création d’emplois par des entreprises responsables. Je suis convaincu que, pour le bien du canton, il faut maintenir un Gouvernement de centre droit. Il faut aussi être conscient que le PDC ne peut plus se comporter comme le parti de la majorité», expose Eric Menoud.


«Solidarité de droite»
Chez les libéraux-radicaux, Didier Castella confirme seulement que des discussions ont lieu: «A titre personnel, j’ai toujours prôné une solidarité de droite, mais je ne peux pas me prononcer aujourd’hui sur une alliance éventuelle.»
Pour sa part, Roland Mesot est plus disert. Il faut aussi dire que sa position est plus confortable que celle de ses homologues. Cela fait en effet longtemps que l’UDC cherche des alliances pour augmenter ses chances d’accéder au Gouvernement dans un système majoritaire qui ne le sert pas. Jusqu’à présent, personne ne voulait fricoter avec l’UDC.
En 2011, PDC et PLR s’étaient donné la main pour faciliter l’élection de leurs candidats au second tour du Conseil d’Etat. Le libéral-radical Maurice Ropraz en avait été le principal bénéficiaire. Seul, l’UDC Pierre-André Page avait mordu la poussière.


«Le strict minimum»
«Nous sommes ouverts à une alliance, mais il faut que cela nous rapporte quelque chose, expose Roland Mesot. De mon point de vue, le strict minimum, si nous soutenons le candidat PDC en septembre, serait que nous fassions une liste commune en 2016 pour le Conseil d’Etat.»

 

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En attendant le sprint final…
L’élection complémentaire du 22 septembre ressemblera à un 100 m: une longue préparation avant un sprint explosif! Le coup de pistolet détonnera le 20 juin prochain, quand le PDC choisira son poulain. De cette décision découlera la stratégie des autres partis.
Au PDC, trois candidats sont officiellement en lice: Danielle Gagnaux, qui a déjà obtenu le blanc-seing de sa section, Jean-Pierre Siggen et Jean-Luc Vez qui doivent encore l’obtenir ce soir face aux militants de la section de la ville de Fribourg.
Danielle Gagnaux a l’avantage de connaître le Gouvernement de l’intérieur, elle qui fonctionne comme chancelière depuis 2005. Ancienne directrice de la Station fédérale de recherches (Agroscope Liebefeld-Posieux), elle pourra aussi compter sur les paysans.
Jean-Pierre Siggen, lui, a la cote dans les milieux économiques. Il est directeur de l’Union patronale du canton de Fribourg. Il connaît la politique du côté législatif pour être député et chef du groupe PDC au Grand Conseil. Déjà candidat au Conseil d’Etat en 2006, il avait terminé à un millier de voix du troisième PDC, Georges Godel. Il s’était alors retiré entre les deux tours.
L’invité surprise, c’est Jean-Luc Vez. Le directeur de l’Office fédéral de la police connaît les rouages de la Confédération, moins ceux du canton. Un handicap qu’il aura de la peine à compenser face aux délégués du PDC. Enfin, si son nom est régulièrement cité, Dominique de Buman assure qu’il n’est pas candidat.
Dans les autres partis, on observe. C’est le cas du PLR qui, s’il a présenté sept candidats potentiels, se tâte. Peut-il déclarer la guerre au PDC après l’aide apportée à Maurice Ropraz en 2011?
A l’UDC, Jean-Luc Rimaz et Rudolf Schläffli sont sortis du bois, mais leurs chances paraissent ténues. Incertitude chez les Vert’libéraux qui attendent le nom des prétendants des autres partis pour se positionner.
Le PBD, lui, a d’ores et déjà déclaré qu’il ne soutiendrait pas Jean-Pierre Siggen s’il devait être désigné par le PDC. Dans ce cas, le nouveau président Sandro Arcioni se dit prêt à y aller lui-même.
A gauche, le calme règne. En apparence du moins. Il est vrai qu’avec un candidat comme Jean-François Steiert, le Parti socialiste peut faire trembler la droite. Mais s’ils lancent le conseiller national cet automne, les socialistes se mettront en danger pour les élections au Conseil national en 2015: avec une élue surprise en 2011 (Valérie Piller) et deux viennent-ensuite (Ursula Schneider-Schüttel et Andrea Wassmer), ils auraient bien de la peine à conserver leurs sièges. Le nom de Carl-Alex Ridoré circule également. Mais le PS va-t-il mettre en jeu la préfecture de la Sarine? Pas sûr.
Un autre écueil se pose: en cas de victoire d’un socialiste, le Gouvernement basculera à gauche, tandis que le Grand Conseil restera à droite. Une situation qui existe dans d’autres cantons, mais qui n’est pas idéale. Président du PS, Benoît Piller estime cependant que «le Grand Conseil n’est pas aussi polarisé que cela».
Au PCS et chez les Verts, les positions ne sont pas arrêtées, mais l’idée d’une alliance de gauche se dessine. JG

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