par Christophe Dutoit

Maureen, une jersey de 4 ans élevée par Cyril de Poret, à Riaz, est devenue la première championne du monde du Marathon des vaches organisé par Bio Suisse. A compter du 27 mai, elle a en effet parcouru – en dix jours, onze heures et quarante-cinq minutes – la distance de 42,195 km, équivalente à celle entre le village de Marathon et Athènes, que le fidèle Phidippidès parcourut, en 490 avant J.-C., pour annoncer la victoire des siens face aux Perses. Mais ceci est une autre histoire.

Au total, dix vaches issues d’élevages biologiques ont participé, depuis leurs pâturages, à cette première compétition au monde. Elles étaient en effet équipées de GPS, de sorte que le public pouvait suivre la course en direct sur Facebook et parier sur sa favorite.

Dès le premier jour, Maureen a pris la tête de la compétition, aux côtés de la bufflonne Sandy, toutes deux suivies de près par Baldrian, âgée, elle, de dix ans. «Je suis fier, car Maureen a été super», a déclaré son coach, l’agriculteur Bourgeon Cyril de Poret.

La poisse en altitude
«La météo et certaines difficultés techniques ont malheureusement mis des bâtons dans les roues de quelques athlètes pourtant bien préparées, explique Bio Suisse dans un communiqué de presse. Plusieurs marcheuses de Suisse centrale et orientale ont en effet eu de la poisse, surtout en altitude: les sols détrempés par la pluie les ont longtemps empêchées d’aller au pâturage et elles n’ont pu se dégourdir les jambes que dans leur étable et leur parcours de plein air.»

Bio Suisse avait organisé ce Marathon des vaches non pas pour répondre à l’injonction du comique français Rémi Gaillard, qui aime à dire que «c’est en faisant n’importe quoi, qu’on devient n’importe qui». Non, la principale organisation bio de Suisse, propriétaire du label Bourgeon, a mis sur pied ce buzz pour attirer l’attention sur le bien-être animal. «Toutes les vaches des fermes Bourgeon doivent aller régulièrement au pâturage pendant la période de végétation et manger essentiellement de l’herbe et du foin.» Sans blague.