A propos de l’élection au Conseil des Etats.
Dans sa tribune libre du 31 octobre, Céline Brunschwig, membre du comité de campagne de Johanna Gapany, met en lumière la fraîcheur et le dynamisme de la candidate libérale-radicale en lice pour le Conseil des Etats. S’il est réjouissant de voir une jeune femme s’engager avec courage et conviction, il est quelque peu trompeur, de la part du parti de Johanna Gapagny, de l’ériger soudainement en portedrapeau de la cause égalitaire. Au niveau national, les élus de ce parti à Berne ont refusé dans leur immense majorité toutes les mesures présentées par le Conseil fédéral pour promouvoir ou mieux contrôler l’égalité des salaires, ont rejeté l’introduction de quotas dans la direction des grandes entreprises et s’opposent à la création d’un congé paternité de quatre semaines. Quant à la candidate elle-même, si elle n’a pas ressenti le besoin de porter ou de soutenir les préoccupations des Fribourgeois dans la rue le 14 juin, elle ne peut pas prétendre non plus être montée au front pour défendre l’égalité et la famille dans ses votes (elle a refusé tout dernièrement deux motions sur l’égalité lors de la session d’octobre au Grand Conseil) ou dans ses interventions politiques. Sur son site ou dans ses interviews, même discrétion en matière de défense tangible de l’égalité. Ses rares évocations concrètes en la matière résident dans «la création d’un service citoyen qui gommerait ainsi les inégalités que subissent les hommes» (Le Temps du 17 juin) et dans une réforme fiscale visant la taxation individuelle, qui, si elle est certes louable sur certains aspects, ne réglera en rien les problèmes égalitaires de fond: payer les femmes à leur juste valeur pour leur assurer un présent et un futur dignes et mettre sur pied un congé parental conséquent et flexible en fonction des aspirations de chaque famille. Le 10 novembre prochain, celui qui défendra le mieux nos réels besoins en matière d’égalité est un homme: Christian Levrat. Martine Fagherazzi-Barras, députée socialiste, Ecuvillens