Lettre ouverte au Conseil communal de Semsales

Cette lectrice est très fâchée d’apprendre que l’exploitante de la Goille aux Cerfs risque «de se voir soustraire» cet alpage si cher à son cœur.

A vous tous, sans parti pris, le printemps est là, et bien là… Notre nature est superbe, l’air souffre beaucoup moins de la pollution de l’homme. Les oiseaux chantent plus fort. Ils savent que nous les entendons bien mieux. Le ronflement des moteurs s’essouffle. Il a le coronavirus.

Je ne vous connais pas tous, mais, peut-être, je l’espère, certains d’entre vous avez connu… l’ivresse de la poya. Elle se compte en jours, en semaines, fièvre, travail, joies, fatigues! Miracle! Elle est magique!

J’ai connu cela durant douze belles années, en communion avec mon bel époux et nos superbes enfants! Aujourd’hui, j’apprends avec effroi que Marilyne Charrière-Mesot, digne fille de Martin et Patricia Mesot, a de forts risques de se voir soustraire l’alpage de la Goille aux Cerfs.

Mais quelle idée avez-vous tous? Mais pourquoi? Cette stupide question ne devrait pas se poser.

Cette personne a fait ses preuves dans ce domaine-là. Elle a l’expérience, un diplôme agricole et, surtout, elle aime, elle aime, elle aime! Elle est très bien accompagnée par son époux, ses enfants qui montent à la Goille depuis bébé. Vous n’allez tout de même pas détruire tout cela? Etesvous conscients des empreintes laissées au fond de l’âme de ces enfants durant ces quarante années de communion? Avec leurs parents, ils ont tout fait sur cet alpage. Ils connaissent tout, ils ont cette montagne dans les tripes. (Tripes: n. fem.: le plus profond, le plus intime de soi, dans le domaine du sentiment).

Les cendres de leurs parents, vous le savez très bien, reposent là-haut, au cœur de cette terre qu’ils aiment. Vous n’avez pas le droit «en mon âme et conscience» d’anéantir tout cela!

L’image de la vie paysanne ne correspond absolument pas au cadre politique. C’est une vocation particulière, se salir les mains afin de nourrir ce monde qui, souvent, hélas! désigne impunément l’indispensable métier de la terre en prétextant que le caca des vaches pollue l’atmosphère. Cette même atmosphère, bien moins malade depuis que l’humain ne peut plus se balader à son aise. Ben voyons… Nos vaches font toujours leurs cacas pourtant.

A vous tous, métiers de gratte-papier, sans l’homme de la terre vous ne pourriez nourrir vos enfants de vos crayons et ordinateurs!

Aujourd’hui, je suis l’heureuse grand-maman de six petits-enfants. Alors que mes 14 ans arrivaient, mon grandpapa me souffla: «Tu sauras Marie-Thérèse, la politique est une jeune fille propre avec des dessous sales.» Comme il avait raison!

Quand je me penche sur le genre humain, je retourne très vite vers le règne animal. C’est vrai, je suis profondément fâchée, et dure, mais j’ose croire en vous tous, et votre logique.

Bien à vous Les Moillettes.
Marie-Thérèse Maillard, Semsales

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