Ce lecteur rappelle que lorsqu’on choisit une politique libérale, on choisit aussi les risques qu’elle implique.
En ces temps de confinement, de ralentissement économique et d’incertitudes, j’aimerais rappeler aux lecteurs deux règles fondatrices du libéralisme économique, règles qui devraient, je l’espère, les rassurer quelque peu. Le dogme universel tient en trois mots: les marchés s’autorégulent. Toute intervention de l’Etat dans l’économie favorise des déséquilibres propres à créer des perturbations en toute finalité néfaste à la société dans son ensemble. Depuis plusieurs semaines, j’entends les chantres de l’économie et les ténors du libéralisme politique implorer un interventionnisme étatique pour juguler la crise en perspective… Les lois du libre marché ne s’appliqueraient-t-elles qu’en période prospère?… Cela me semble en totale contradiction avec la prétendue réussite de plus d’un siècle de capitalisme. La règle seconde s’énonce en trois termes également: prise de risque. Cela justifie parfaitement les prises de bénéfices de tout investisseur (patron, actionnaire…). Là encore, à entendre certains, la notion de risque ne s’applique qu’au bénéfice: j’ai pris le risque de faire du bénéfice… en cas de perte, que l’Etat m’aide… alors qu’une politique d’imposition favorable, des avantages de tous ordres sont systématiquement octroyés aux investisseurs… à charge pour eux de provisionner en période faste les fonds nécessaires à traverser les temps de disette.
Lorsqu’on choisit une politique libérale, on choisit les risques qu’elle implique de fait. La cohérence voudrait que certains s’en souviennent lors de leur passage aux urnes.
Stéphane Rosset, Broc