Un hommage à l’abbé Perritaz.
Parmi les personnes qui m’ont aidé, l’abbé Perritaz mérite une place à part. Il ne m’a pas seulement aidé, mais je peux dire qu’il m’a sauvé la vie. Pour tout ce qu’il m’a apporté, je lui dois une reconnaissance éternelle. On l’appelait Gibus quand il a débarqué à la paroisse Saint-Pierre à Beauregard. Il prenait ouvertement le parti de la classe ouvrière, des pauvres, des jeunes et il s’est donné corps et âme pour nous, la dizaine de gamins du quartier, et je peux dire aujourd’hui que si chacun de nous a trouvé son chemin sans «mal tourner» c’est en grande partie grâce à lui. A la construction du nouveau bâtiment de la paroisse, il a d’emblée réservé une grande salle pour nous. Il a acheté un foot-foot et une table de ping-pong et nous a dit «faites quelque chose de bien de cet endroit, il est pour vous». Il nous faisait confiance et, à l’époque, on ne parlait pas de centre de loisirs, c’était une réelle idée novatrice pour laquelle il a dû ardemment plaider. Donc, au lieu d’aller faire les zouaves en ville, nous passions notre temps dans ce local. L’abbé Perritaz, un mouvement de la Jeunesse ouvrière chrétienne dont nous nous sentions tous solidaires. Il nous offrait de temps en temps un souper au restaurant. C’était là encore quelque chose d’exceptionnel pour nous tous. Pour ma part, c’était ma première sortie au restaurant. Chaque année, il organisait des camps de vacances d’une dizaine de jours dans le chalet du Ski-club Morgins. Il avait un don pour convaincre ma tante, il se rendait chez elle en personne et elle lâchait son autorisation. Ces camps nous ont ouvert des horizons nouveaux et ce que nous avons partagé reste dans mes meilleurs souvenirs… Merci Gibus, vous étiez un grand homme. Dominique Gaio, Vaulruz