Ce lecteur s’alarme des dérives générées par la crise du coronavirus.
Alors même que l’humanité clairvoyante et solidaire en découd avec l’adversité virale et que la communauté scientifique, médicale et soignante s’acharne, parfois au péril de la leur, à sauver des vies, d’aucuns s’investissent de l’apostolat abscons de crier au loup, à la conspiration orchestrée, à l’intoxication pernicieuse, à l’oppression étatique et aux libertés muselées (sans doute, celles, ineptes, qui s’arrêtent là où commencent celles des autres).
De quels mobiles peut donc se nourrir l’aveuglement des séides de telles incongruités: idéologies fumeuses, panurgisme factieux, frustrations revanchardes, négationnisme atavique ou simplement déni d’une réalité par trop anxiogène? Chaque crise majeure a engendré de telles séditions irrationnelles. Ce qui est alarmant, c’est que celles-ci sont délétères par les déroutes qu’elles induisent, mais surtout parce qu’elles forment un terreau fertile aux visées autoritaristes des agitateurs de l’ombre, celles-là mêmes contre lesquelles ces groupuscules disparates croient s’insurger. Les dérives ibériques, italiques et teutonnes issues de la crise de 1929 en sont une illustration de sinistre mémoire. Les ténèbres de certaines âmes incitent parfois à douter de l’unicité de l’espèce humaine. Yves G. Wicht, La Tour-de-Trême