Ce lecteur ne se fait pas trop d’illusions sur l’avenir du site riazois de l’HFR.
Et voilà! Le saucissonnage continue, à la manière du supplice chinois qui élimine le condamné à petit feu. Oh qu’il est bon le prétexte de la Covid-19 pour fermer le bloc opératoire de Riaz!
Revenons un peu en arrière. Au moment où l’Hôpital du Sud prenait sa vitesse de croisière, à la suite de la restructuration souhaitée par les trois districts du Sud, le couperet de la cantonalisation de tous les sites tombait. Objectif non avoué
en point de mire: le tout à Fribourg. Cinquante-deux millions venaient d’être investis à Riaz pour le bâtiment des soins, en première étape, la seconde étant préprojetée.
Chronologie non exhaustive de la genèse concoctée en haut lieu:
– suppression de la direction en place à Riaz;
– suppression de la maternité dans l’espoir d’alimenter celle de Fribourg, en manque de parturientes;
– suppression des soins continus (à ne pas confondre avec les soins intensifs);
– suppression de l’activité opératoire la nuit et le week-end et des urgences nocturnes.
Et la suite? Point n’est besoin d’être grand clerc pour en déduire que la deuxième étape comprenant notamment le bloc opératoire, ne se réalisera jamais. L’activité de celui-ci sera bannie à brève échéance.
Ainsi, le Sud et ses quelques dizaines de milliers d’habitants ne disposeront plus de soins aigus ou de base dignes de ce nom.
Car, en filigrane, l’Etat envisage d’investir un demi-milliard pour un nouveau paquebot d’ici 2030 (Riviera-Chablais bis? allez savoir!).
Trop petit, ce n’est pas raisonnable. Trop grand, c’est un gouffre à fric. L’entité du Sud fribourgeois représentait un juste milieu pour desservir une région en pleine expansion. Hélas, le chemin vers une centralisation mégalomane semble bel et bien tracé.
Mais alors, vu ce qui précède, pourquoi ne pas songer à faire de ce site de Riaz un EMS, puisque ce secteur est en pleine restructuration?
En conclusion, je préfère, pour l’heure, écouter le Requiem de W. A. Mozart pour me consoler de celui qui sonne le glas du site de Riaz en tant qu’hôpital. Gabriel Luisoni, Bulle