Réagissant à l’article «N’allez plus aux urgences de Riaz entre 22 h et 8 h», paru samedi, cette lectrice raconte la mésaventure qui lui est arrivée à elle et son fils il y a quelques jours.
Il est environ 20 h. Mon fils de 34 ans fait un malaise. A 21 h 30, aggravation, recherche du médecin de garde de la Glâne (vieux réflexe), constate qu’il y a un numéro unique pour la Glâne, la Veveyse et la Gruyère. Mon fils téléphone à ce numéro, on lui répond qu’il n’y a plus de médecin de garde à ces heures, que les urgences de Riaz ferment à 22 h, qu’il faut donc appeler les ambulances pour aller à l’HFR Fribourg.
Téléphone au 144 à 22 h 04: «On arrive.» Puis on nous retéléphone: «Pas d’ambulance disponible, il faudra attendre une heure, elle viendra de Fribourg.»
L’état de mon fils ne s’améliore pas, je rappelle le 144 pour annuler et nous partons en voiture pour l’HFR Fribourg. Arrivée sur place vers 23 h. Il est pris tout de suite en charge pour un premier tri. Consultation vers 3 h 20 et retour à la maison avec le lever du soleil à 5 h 30.
Chaque intervenant s’est montré humain et professionnel. Comme souvent aujour-d’hui, le personnel de terrain essaie de maintenir des prestations de qualité au plus proche de ses valeurs éthiques
et déontologiques, malgré un management où on ne les écoute pas, où ceux qui dirigent croient tout savoir et dont le moteur principal est trop souvent l’argent, le budget, les économies à tout prix.
En résumé, si on a un malaise: ne pas être seul, l’avoir pendant «les heures de bureau», qu’il ne soit pas trop grave et habiter au plus près de Fribourg. Pour les accompagnants: avoir de la patience (pas de place pour nous à l’intérieur, sauf le dernier quart d’heure) et avoir de la monnaie (places de parc payantes à toute heure).
Bravo pour les bravos aux balcons bien mérités! Main-
tenant, des actes! Que dire de l’initiative parlementaire pour des soins infirmiers forts déposée fin 2017 et rejetée derniè-rement? C’est scandaleux! Vouloir tout centraliser, pour éco-
nomiser. Mais quelle économie? Quand on sait le déficit de l’HFR! Enlever à Riaz la maternité et maintenant garder fermées les salles d’opération. Fermer les urgences à 22 h! La situation liée au Covid n’est-elle pas qu’un alibi pour couler encore plus vite l’hôpital de Riaz? C’est indécent!
La pandémie devrait être une occasion pour repartir sur de nouvelles bases: remettre l’être humain et la Terre au centre des préoccupations et l’argent à leur service et non le contraire.
Françoise Stuber, La Joux