Ce lecteur s’interroge sur les conséquences de la crise actuelle.
Il y a cinquante ans, en plein développement conjoncturel, je me souviens, l’économiste anglais Schumacher exhortait le small is beautiful, voir plus petit. Une société à la mesure de l’homme: partager matériellement davantage, se contenter de moins, un retour à la normalité des actes, à la responsabilité citoyenne. On en rigolait. Aujourd’hui nous en revenons! Après la crise du coronavirus, d’autres suivront, en particulier celle du changement climatique. L’homme se permet d’attendre d’être au pied du mur pour y croire et réagir. Alors que l’avenir sanitaire et économique reste en jeu. Les conséquences de cette terrible crise ne nous invitent-elles pas à se préparer à un nouveau sens de vie en prévision des prochains défis? Il faut tourner la page sans revenir en arrière. Ce n’est pas l’argent qui manque. Il y en a pour vivre ensemble, même en partageant. Par contre, assez de vouloir toujours plus, de biens et d’activités, avec plus de loisirs, de voyages pour s’échapper d’une vie trépidante. Sans compter le mécontentement de ce que nous avons et de ce que nous sommes! A telles enseignes que nous devenons fragiles de corps, d’esprit et de cœur. Une vie sereine et cohérente ne serait-elle pas l’heureux antidote? Partageant les Pensées de Blaise Pascal, scientifique et écrivain-philosophe, Sœur Emmanuelle rappelle ce message du sens à la vie: «Le Créateur a confié le monde à la responsabilité de l’homme, à son image et à sa ressemblance. Ainsi Dieu n’agit dans le monde que dans et par l’homme. Pour autant, nous ne sommes pas des robots. Quelle est donc l’expérience fondamentale que peuvent vivre les croyants, mais aussi les autres? C’est le renoncement aux faux dieux, aux idoles, aux dépendances, à la puissance du pouvoir et de l’argent, c’est-à-dire tout ce qui n’est que trop visible et régit le monde. C’est une tentation perpétuelle! De sorte que le cœur suit et non la raison. C’est le moteur de l’agir au plus intime de la personne. Il nous gratifie d’un état d’esprit libérateur et responsable.» Jacky Brandt, BulleTribune libre