Pierre-André Page déplore que son «non» à la Loi sur le CO2 n’ait pas suffi à changer la volonté majoritaire du Conseil national. Il dit pourtant, je cite: «Je suis sensible aux questions de climat et d’environnement: nature, terre, eau sont les matières premières de mon gagne-pain (…)» Mais des taxes ne sont pas le bon instrument selon lui.
C’est toujours le même discours: il ne faut surtout pas toucher à notre porte-monnaie ni changer nos habitudes. Oui, les taxes n’ont pas toujours l’effet désiré, elles touchent aussi les fausses personnes. Mais alors, que faut-il faire? Pas de réponse de la part de Pierre-André Page. S’engage-t-il pour le vélo et les piétons dans le canton? Pour une agriculture non seulement locale mais aussi écologique (par écologique, je ne comprends pas moins intensive en rendement global, mais durable dans la manière de produire)? Pour des transports publics dans des régions périphériques (moins besoin de voitures, donc moins besoin de payer cette fameuse taxe)? Et pour moins de publicité énergivore qui nous incite à consommer encore plus?
Au-delà des initiatives ponctuelles, j’invite Pierre-André Page et tous les autres politiciens à lire La fin de l’âge du pétrole, du gaz et du charbon de Marcel Hänggi qui, sur des bases historiques et scientifiques, décrit très bien les mécanismes qui fonctionnent et ceux qui ne fonctionnent pas pour changer notre comportement. Nous pouvons tous en tirer des conclusions sur la manière dont devrait agir la politique, que nous soyons de gauche ou de droite. Réveillons-nous pour agir ensemble en tant qu’être humain sans couleur politique!
Tania Wiedmer, Epagny