«La raison du plus fort est toujours la meilleure»

Ce lecteur relève comment la fable de La Fontaine Le loup et l’agneau trouve aujourd’hui une résonance dans le sud du canton.

La morale de la fable de La Fontaine est implacable: l’agneau a beau défendre crânement sa peau et démontrer, argument après argument, l’absurdité des raisons que le loup invoque, il finira par être mangé. Même si toute ressemblance avec des personnages ou des faits existants ou ayant existé ne serait que fortuite, la fable trouve ce jour une résonance particulière dans un sud du canton lourdement affecté par les décisions du conseil d’administration de l’HFR. Rompu aux fermetures ou autres restructurations, le Sud – 100 000 habitants, tout de même – paie, une fois encore, un lourd tribut, mais cette fois-ci, à l’HFR et à sa stratégie 2030. Il faut se souvenir, en effet, que le conseil d’administration de l’HFR a pris le relais des politiques: aujourd’hui, c’est lui et lui seul qui décide, sans état d’âme, cherchant à la fois l’efficience et l’économicité. Jusque-là, on peut comprendre. Le raisonnement est logique, même s’il est très mal perçu dans le Sud (soit par un Fribourgeois sur trois, tout de même). De couper drastiquement dans les acquis fait toujours mal. Tout comme le fait de restreindre l’offre sanitaire, ou encore de déplacer la prise en charge des urgences. A ces problèmes, le proche avenir doit apporter des réponses, par exemple en organisant la mise à disposition d’un service médical d’urgence (SMUR). Jusque-là, même si le changement est drastique, on peut comprendre. Il y a une logique qui sous-tend la restructuration. Par contre, là où on ne comprend plus, mais alors plus du tout, c’est quand l’HFR décrète la réouverture des urgences de Tavel. Le moins que le Sud serait en droit d’attendre, c’est une certaine symétrie des sacrifices: Tavel est à 10 km de Fribourg, Bulle et Romont à 25 km, Châtel-St-Denis à 50 km; la Singine compte 44 000 habitants, le sud du canton, 100 000… Là, franchement, c’est à n’y rien comprendre. Je propose donc, en désespoir de cause, que le patois fribourgeois devienne la langue officielle du Sud. Le Sud pourrait alors caresser l’espoir d’être logé à la même enseigne que son voisin alémanique. Vous l’aurez compris, «la raison du plus fort est toujours la meilleure» et tout ce qui précède n’est que dialogue de sourds. Ce qui m’amène à conclure avec l’inénarrable Raymond Devos: «Il m’est arrivé de prêter l’oreille à un sourd. Il n’entendait pas mieux.» Michel Chevalley, Tatroz
 

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