La révision de la Loi sur la chasse aurait dû mener à une loi moderne, capable de protéger notre faune sauvage et notre précieuse biodiversité. Malheureusement, cela n’a pas été ainsi. La révision sur laquelle le peuple suisse devra se prononcer le 27 septembre n’a rien de moderne: elle répond de manière bien peu réfléchie aux appels «Au loup! au loup!» n’apportant pas de nouvelles solutions au «problème» du loup et en mettant par contre plein d’espèces en grave danger. Non seulement parce qu’elle ne protégerait pas plus que la loi actuelle des espèces menacées d’extinction (comme le lièvre ou la bécasse), mais elle permettrait aussi au Conseil fédéral de placer sur la liste des espèces régulables (abattables) des espèces aujourd’hui protégées comme le castor, le lynx ou le héron cendré. Et cela sans que le Parlement et le peuple n’ait la possibilité de s’y opposer.
Et alors, pour le loup? Bien que passionnée de littérature jeunesse, permettez-moi de laisser le Petit Chaperon rouge et sa gentille grand-mère bien tranquilles dans mon livre de contes. Avec toutes les émotions qu’ils suscitent en moi. Regardons les faits, sans doute plus utiles avant de partir aux urnes, en bonne citoyenne. Le loup est un prédateur très important pour notre écosystème: sans loup, les cerfs, les chevreuils, les chamois et les sangliers se multiplient de manière incontrôlée, en portant atteinte au rajeunissement naturel des forêts. Pour ce qui concerne les attaques aux moutons et aux autres animaux d’élevage, les professionnels préconisent depuis des années de bons systèmes de protection (chiens, clôtures, etc.). En outre, la législation actuelle permet déjà d’abattre les loups dits «problématiques». Légalement, il est même possible de décimer en partie des meutes.
Alors, arrêtons de crier «Au loup!» Votons non à l’abattage de notre faune. Silvia Maspoli Genetelli, coprésidente du WWF Fribourg, Marly