A propos de l’initiative de limitation de l’immigration, soumise au vote le 27 septembre.
Pour la prochaine votation sur la régulation de l’immigration, mon cœur balance entre l’indépendance de la Suisse et l’application de la clause guillotine contenue dans les accords bilatéraux.
Cette votation donne de l’urticaire aux partis, à l’Union syndicale suisse et aux ministres de l’Economie. Il s’agit, selon ces notables, de sauver l’économie et les travailleurs suisses. Ces pontes ne savent sans doute pas que la votation n’a pas pour objectif de supprimer toute libre circulation, mais de la réguler, en fonction de nos besoins et de la situation économique chez nous (pas à l’étranger). Les Vaudois, Genevois et Neuchâtelois sont en première ligne; ils ont surtout peur pour leurs hôpitaux haut de gamme, leurs universités renommées, leurs industries de pointe et autres boîtes horlogères, soutenues en partie par des frontaliers. Dans ce discours apocalyptique, apparemment, aucune commisération pour les travailleurs, employés et apprentis suisses qui resteront sur le carreau après le passage du virus chinois, et pour les élèves d’écoles en quête de travail cet automne. Tous ont aussi peur de la clause guillotine du bourreau européen. Je les rassure: le coq français, les pieds dans la boue, et l’aigle allemand, un peu déplumé ces temps-ci, ne vont pas guillotiner la poule aux œufs d’or!
De plus, certains politiciens passent comme chat sur braise sur le futur Accord institutionnel. On comprend qu’ils ne veuillent pas avouer que ledit accord revient à inscrire dans la durée la totale liberté de circulation et à reprendre les standards sociaux européens, de très faible intensité. Bref, ne confions pas à d’autres la régulation de nos travailleurs, que nous avons l’obligation de protéger! Pour terminer avec une note optimiste: point ne sera besoin de verser à l’UE un milliard de francs de cohésion. La Commission européenne a déjà ouvert le robinet de la planche à billets, sans vergogne et problème, pour 700 milliards d’euros d’aides aux pays boiteux. Benoît Rey, Châtel-Saint-Denis