A propos de l’initiative de limitation, soumise au vote le 27 septembre.
Pour faire face aux besoins économiques (agriculture, hôtellerie, construction, industrie), la Suisse doit recourir à une main-d’œuvre étrangère. Egalement pour les prestations publiques: santé, enseignement, culture et recherche. L’initiative UDC veut limiter la venue et la circulation des étrangers, alors que notre pays bénéficie de leurs services. La libre circulation nuirait à la prospérité des Suisses, aux dires de partisans! Un comble! Derrière l’initiative se cache une nouvelle tentative de réduire les relations avec nos voisins européens, mais aussi indirectement avec le reste du monde. La crise du Covid-19 vient de démontrer notre manque d’autonomie, en particulier dans l’alimentation. Il faudrait davantage produire sur nos propres terres pour assurer la demande indigène. De même, la délocalisation de produits manufacturés ou sous-traités, certes meilleur marché, ajoute à notre dépendance externe. Qui, de plus, effectuerait les travaux pénibles, sales, voire dangereux, sans l’apport des travailleurs étrangers?
Pour être à la hauteur de leurs engagements, les entreprises doivent pouvoir disposer du nombre de personnes suffisantes en fonction de la situation, des besoins et du développement des affaires. Par cette initiative incompatible, ces dernières devraient se contenter de moins de bras et de têtes, voire de quotas, pour réaliser les objectifs cités plus haut. Les exigences des initiants sont donc aberrantes et dangereuses. Une partie des accords bilatéraux deviendrait caduque. L’acceptation de l’initiative mettrait en péril notre économie, car environ 50% de nos produits partent dans l’Union européenne. Même les milieux syndicaux refusent l’initiative, moyennant le respect de la parité des salaires. Pour rester ouverte aux échan-ges et surtout ne pas s’isoler, la Suisse tient à ses relations avec l’Europe afin de ne pas perdre les nombreux avantages existants. Notre pays doit rester une terre d’accueil et d’échange dans la réciprocité. Par conséquent, un rejet massif de l’initiative s’impose. Jacky Brandt, Bulle