L’UDC tombe le masque

A propos de la réélection du juge Donzallaz au Tribunal fédéral.

Ainsi donc, l’UDC s’oppose à la réélection au Tribunal fédéral du juge de son propre parti, Yves Donzallaz, en raison de son prétendu manque de loyauté envers la ligne du parti, autrement dit, il lui est reproché de ne pas soutenir la vision partisane du rôle de la justice (n.d.l.r.: Yves Donzallaz a, malgré tout, été reconduit hier par l’Assemblée fédérale). On est là en présence d’une revendication empruntée à tous les régimes fascistes. Yves Donzallaz, en magistrat intègre, intransigeant sur la séparation des pouvoirs et l’exercice sans compromission de la justice, n’a évidemment rien pour satisfaire le parrain de l’UDC. Il n’est pas de ceux desquels on exige un comportement d’une aveugle fidélité, plus précisément, une totale servilité. Jusqu’ici, l’UDC révélait une nature équivoque en s’érigeant en gardienne de l’authenticité helvétique menacée par l’immigration et l’intrusion d’influence étrangère dans nos vies. Elle séduisait un électorat en mal d’identité ou perméable à la stigmatisation des coupables imaginaires de leurs frustrations. Quoi de plus facile que d’exploiter un sentiment xénophobe enfoui dans les consciences. Le parti en a tiré le bénéfice électoral que l’on sait. Alors pourquoi ce coup de sabot d’une gaucherie invraisemblable, nuisible à son image, sur un magistrat en poste, indirectement une attaque contre la neutralité du pouvoir judiciaire? Faut-il y voir la blessure profonde à l’ego démesuré du mentor face à l’échec programmé de sa stratégie qui, sous la façade d’un patriotisme intransigeant, cachait un seul objectif: la conquête du pouvoir? Quant au moyen le plus pervers pour y parvenir, il n’avait rien d’original, il fallait simplement désigner un bouc émissaire. Aujourd’hui, le visage… sans masque de l’UDC porte l’empreinte de sa véritable nature. Clovis Colliard, Châtel-sur-Montsalvens
 

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