Un pas dans la bonne direction

A propos du congé paternité.

«Des vacances aux frais de l’Etat!» Vraiment? Il doit être bien loin le temps où les défenseurs de cette théorie rentraient chez eux avec leur nouveau-né… S’il s’agissait réellement de vacances, cela se saurait, enfin, il me semble. «Ouais, mais bon… ça coûte tout ça, qui va payer?» Ah! l’argument financier, on l’attendait! Au moment où des milliards sont promis pour sauver notre économie, notre tourisme, notre secteur aérien, l’introduction d’un congé paternité de dix jours représente grosso modo une augmentation de 50 centimes pour 1000 francs de salaire, pris en charge à moitié par l’employeur ou, pour comparer des pommes avec des pommes, une facture annuelle estimée à 230 millions de francs. Nulle envie ici de banaliser ce montant, promis. Quoique… On peut plutôt se poser la question de ce que coûte au néo-papa de ne pouvoir accueillir comme il se doit sa fille ou son fils au retour de la maternité. Dix jours, ça passe vite, alors un ou deux jours (le tarif actuel), on n’en parle même pas. Le projet peut paraître frileux (bienheureux nos voisins scandinaves), mais il s’agit d’une étape et, en ce sens, s’il faut compter sur l’inertie parfois bienveillante de notre système fédéraliste, un non le 27 septembre sous prétexte qu’on peut faire mieux laissera à coup sûr quelques générations regretter le résultat du scrutin. La proposition émanant du PDC est-elle «la» solution qui permettra de retirer la Suisse du fond des tabelles européennes en matière de congé paternité? Est-ce trop (soyons sérieux, nous parlons de dix jours) ou pas assez? Chacun aura son avis, mais une chose est certaine, si la population venait à accepter ce projet le 27 septembre, notre bonne vieille Helvétie ferait un pas dans la bonne direction. Car sans tomber dans un déterminisme sociétal malvenu ou corréler des données qui mériteraient une analyse plus fine, il est intéressant de relever que le bien-être d’un pays se mesure également via le bien-être de ses individus. Un papa présent quelques jours à la naissance de son enfant, une maman pouvant compter sur le soutien émotionnel et logistique de son compagnon, il y a peu de chance que cela fasse du mal. Maxime Pasquier, Bulle

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